Un groupe de chercheurs de l'Université américaine privée à but non lucratif de Harrisburg affirme avoir développé un logiciel automatisé de reconnaissance faciale capable de prédire, « avec une précision de 80% et sans biais racial, si quelqu'un est un criminel uniquement sur la base d'une image de son visage »...
Leur communiqué, qui avait commencé à être partagé sur Twitter, a poussé l'université à le le retirer « pour répondre aux préoccupations soulevées ». Il reste néanmoins disponible via archive.org).
« Nous savons déjà que les techniques d'apprentissage automatique peuvent surpasser les humains sur une variété de tâches liées à la reconnaissance faciale et à la détection des émotions », expliquait le professeur Roozbeh Sadeghian, spécialiste de la reconnaissance... vocale. « Cette recherche montre à quel point ces outils sont puissants en montrant qu'ils peuvent extraire de minuscules fonctionnalités dans une image qui sont hautement prédictives de la criminalité ».
« En automatisant l'identification des menaces potentielles sans parti pris, notre objectif est de produire des outils pour la prévention du crime, l'application de la loi et les applications militaires qui sont moins touchés par les biais implicites et les réponses émotionnelles », déclarait pour sa part le professeur de psychologie Nathaniel JS Ashby qui, lui, étudie les processus influant la prise de décision et comment faire de meilleurs choix en présentant des informations dans un format adapté aux capacités cognitives, notamment grâce au tracking oculaire.
« Le développement de machines capables d'exécuter des tâches cognitives, telles que l'identification de la criminalité d'une personne à partir de son image faciale, offrira un avantage significatif aux forces de l'ordre et à d'autres services de renseignement pour empêcher la criminalité de se produire dans leurs zones désignées », précisait le doctorant Jonathan W. Korn, par ailleurs vétéran de la police de New York.
L'étude, intitulée « Un modèle de réseau neuronal profond pour prédire la criminalité à l'aide du traitement d'image », n'a pas été publiée à ce jour, mais devait initialement paraître chez Springer.