Le gouvernement envisage une application qui permettrait de suivre les déplacements et les rencontres de quiconque : savoir quelles personnes se sont croisées durant les 21 derniers jours.
C’est par le Bluetooth que ces informations transiteraient, de téléphone en téléphone. Lorsqu’une d’elles serait infectée, le ministère de la Santé pourrait alerter son réseau relationnel, indiquent Les Échos ou l’Opinion. Hier, lors de son audition devant la mission d’information relative au covid-19, Édouard Philippe a confirmé que l’option était sur la table. Toutefois aucune loi ne viendrait rendre obligatoire l’application.
« On pourrait peut-être sur le fondement d’un engagement volontaire utiliser ces méthodes pour mieux tracer la circulation du virus et les contacts de chacun, mais nous n’avons pas aujourd’hui d’instrument légal qui rendrait obligatoire ce tracking ». En clair, le gouvernement laisse la question ouverte, mais lorgne une solution volontaire s’appuyant donc sur le consentement des personnes concernées.
Le Comité analyse recherche et expertise (CARE) s’est déjà vu confier la mission de réfléchir à « l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées ». Une étude tombe à point nommée ce 31 mars. Elle porte sur l’acceptabilité de cette solution.
Des chercheurs de l’université d’Oxford y détaillent la mise en œuvre : « L’application utilise la technologie Bluetooth du téléphone pour repérer les autres utilisateurs de l’application avec lesquels nous serions entrés en contact étroit pendant au moins 15 minutes ».
Si un utilisateur est diagnostiqué avec le coronavirus, « toutes les personnes entrées en contact étroit avec [lui] en sont immédiatement informées ». S’ensuit une recommandation adressée à son graphe social « de se mettre en quarantaine chez soi pour une durée de 14 jours ou jusqu’à ce qu’elles aient été testées ».
Dans leur sondage réalisé auprès de 1010 répondants, entre les 26 et 27 mars, « 78.8 % des personnes interrogées installeraient l’application sans aucun doute ou probablement ». 93.7% déclarent « qu’ils se conformeraient de la même manière à ces recommandations ».
26 % craindraient toutefois un risque de piratage et la même proportion, une surveillance après l’épidémie.