Bruce Schneier, le célèbre cryptologue américain (qui se présente comme « technologue d'intérêt public »), vient d'annoncer avoir rejoint Inrupt, la société créée pour déployer Solid, plateforme open source que Tim Berners-Lee a lancée afin de décentraliser le web.
L'objectif est de permettre aux données générées par les objets connectés – ordinateur, téléphone, IoT – d'être écrites sur un « pod » contrôlé par les utilisateurs eux-mêmes, qui autorisent de façon granulaire l'accès à ce module « à qui vous voulez pour la raison que vous voulez. Vos données ne sont plus dans des milliards d'endroits sur Internet, contrôlés par vous-ne-savez-qui. C'est le votre ».
Les exemples parlent d'eux-mêmes : « Si vous souhaitez que votre compagnie d'assurance ait accès à vos données de fitness, vous le leur accordez via votre pod. Si vous souhaitez que vos amis aient accès à vos photos de vacances, vous pouvez le leur accorder via votre pod. Si vous souhaitez que votre thermostat partage des données avec votre climatiseur, vous leur donnez accès via votre pod. »
Laurent Chemla, de son côté, explique dans un billet qu'« il est évidemment plus qu’urgent de réguler les GAFAM pour leur imposer l'interopérabilité », mais également qu'il a quitté la Quadrature du Net parce qu'elle aurait « décidé d'ignorer » le fait que « l’obligation d’avoir une identité reconnue par le service auquel on accède est sans doute le prix à payer pour l’interopérabilité, ce qui ne doit évidemment pas nous obliger à utiliser Messenger, Amazon ou Twitter pour accéder à ces comptes: l’interopérabilité doit permettre d’accéder à nos contacts et à nos données depuis l’outil de notre choix, grâce à l’ouverture obligatoire des API, pourvu qu’on dispose d’une identité respectant les standards du service qui stocke ces données. On pourrait résumer ce nouveau type de régulation avec cette phrase simple : "si ce sont MES données, alors je dois pouvoir y accéder avec l’outil de MON choix" ».