La députée Delphine Batho a déposé hier une proposition de loi visant à interdire « toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l’espace public ». Alors que les écrans en tout genre pullulent, notamment à Paris, jusque dans les transports en commun, l’éphémère ministre de l’Écologie de François Hollande dénonce un mouvement incompatible « avec les impératifs liés à l’urgence écologique, à la protection de la santé publique et à la qualité des paysages urbains ».
« À l’origine d’une importante consommation d’énergie, les écrans publicitaires numériques sont la source d’un gaspillage énergétique évitable. Un panneau numérique de deux mètres carrés consomme 7 000 kilowattheures (kWh) par an, ce qui équivaut à la consommation annuelle d’un foyer avec un enfant », avance notamment Delphine Batho.
L’élue plaide ainsi pour une interdiction de toute publicité « lumineuse », « numérique » ou « supportant des affiches éclairées par projection ou transparence », en agglomération comme hors agglomération, « sur les voies ouvertes à la circulation publique, ainsi que dans les aéroports, gares ferroviaires et routières, stations et arrêts de transports en commun de personnes ». Cette mesure s’appliquerait également « aux publicités situées à l’intérieur d’un local lorsque leur emplacement les rend visibles depuis la voie publique ».
Ce texte n’a cependant guère de chances d’aboutir, la majorité s’étant déjà opposée à de multiples reprises à des amendements allant dans le sens de la proposition de loi de Delphine Batho. Lors de l’examen du projet de loi « anti-gaspillage », le gouvernement a notamment estimé qu’une telle interdiction générale irait « à l’encontre des principes de la liberté d’expression, de la liberté du commerce et de l’industrie et du bon exercice de l’activité des opérateurs économiques du secteur de la publicité extérieure » (voir notre article).