Dernier avertissement avant sanction. La CNIL a rendu publique hier une mise en demeure adressée à la société Boutique.Aero, basée en Haute-Garonne, pour surveillance excessive de ses sept salariés, « à des fins de localisation ».
C’est la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) qui a tiré la sonnette d’alarme, fin 2018, en avertissant la CNIL que des caméras scrutaient les postes de travail de certains salariés en permanence.
Suite à un contrôle sur place, organisé en mars dernier, la gardienne des données personnelles a effectivement constaté que quatorze caméras étaient installées, dont deux « filmaient en continu un poste de travail correspondant à la caisse du magasin et à un emplacement pour la préparation de commandes, non ouvert au public ».
Le gérant de la société avait accès en temps réel aux images, « par le biais de la connexion au logiciel de gestion, y compris depuis l’extérieur du réseau informatique interne de la société ». Le tout à partir d’un simple protocole http.
« Sauf circonstances particulières, les systèmes de vidéosurveillance qui placent les salariés sous surveillance constante sont excessifs, et portent atteinte à leurs libertés individuelles » rappelle la CNIL.
Boutique.Aero s’est vu accorder un délai de deux mois pour « redimensionner son dispositif de vidéosurveillance » et procéder à diverses mises en conformité (par exemple en matière d’information des salariés). Faute de quoi, la CNIL ouvrira une procédure de sanction.