Interpellée hier par le député Patrick Hetzel, la ministre de l’Enseignement supérieur a laissé entendre que le gouvernement n’entendait pas revoir sa position quant à la publication des « algorithmes locaux » de Parcoursup. L’élu LR s’appuyait notamment sur la récente délibération du Défenseur des droits, dans laquelle le manque de transparence dans la nouvelle procédure d’affectation des étudiants était pointée du doigt.
« La question des critères, notamment, est maintenant derrière nous : tous les critères sont publiés sur la plateforme Parcoursup. Vous comprendrez bien, cela dit, que la capacité à analyser les uns par rapport aux autres les dossiers qui arrivent continue de relever de la délibération du jury » a éludé Frédérique Vidal.
Le Défenseur des droits soutenait pourtant que le fameux « secret des délibérations du jury » ne devait pas « s’opposer à l’information des candidats sur le contenu exact et la manière précise d’évaluation de leurs candidatures ».
Pour l’autorité indépendante, la publication des outils d’aide à la décision utilisés par certaines universités (parfois appelés « algorithmes locaux ») « ne porte pas atteinte aux principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations, étant donné qu’il ne vise pas à dévoiler le contenu de l’appréciation portée sur chaque candidature mais uniquement les critères pris en compte dans cette appréciation ainsi que leur méthode d’application ».
La position du gouvernement semble d’autant plus surprenante que la ministre de l’Enseignement supérieur avait promis en avril 2018 que « la totalité des algorithmes » de Parcoursup serait publiée. Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au Numérique, s’était lui aussi engagé : « Le code source de l’algorithme national de Parcoursup sera rendu public. L’algorithme d’affectation utilisé par chacun des établissements le sera également. »