Ces dernières années, Infowars a gagné une large influence parmi les médias conservateurs américains. Son chef de file, Alex Jones, s'est taillé une réputation sulfureuse suite notamment à de nombreuses intox, qui auraient joué un rôle dans l'élection de Donald Trump.
Début août, les quatre grandes plateformes ont banni les comptes du présentateur et de ses publications, dans un mouvement initié par Spotify via ses podcasts. Le coup est dur pour le média viral, surtout concernant YouTube, le principal diffuseur de son flux en direct. YouPorn s'est aussi joint au mouvement.
Les sociétés plaident des infractions à répétition de leurs règles. Dans un communiqué, Facebook assure que le retrait de quatre pages résulte d'infractions sur les jours précédents.
Le 11 août, la diffusion d'un podcast de commentaire de la youtubesphère (H3 Podcast) revenant sur l'affaire avait d'ailleurs été coupé après l'intégration d'images d'un flux d'InfoWars. YouTube a rapidement plaidé l'erreur et rétabli l'émission.
En parallèle, la pression est montée d'un cran pour que Twitter supprime les comptes d'Alex Jones et InfoWars, ce que le réseau social refusait. Alex Jones a cité son fondateur, Jack Dorsey, dans une courte liste d'alliés contre la « censure ». Dans une enquête, CNN Money affirmait qu'Alex Jones a enfreint à plusieurs reprises ses règles contre les discours haineux, ce que niait encore Twitter.
Le 15 août, Twitter a fini par suspendre Alex Jones et Infowars pour une semaine. Dans un entretien à NBC, Jack Dorsey assure que cette suspension, au même titre qu'un bannissement, invite le propriétaire du compte à la réflexion.
Quelques jours plus tard, à CNN, Dorsey déclarait ne pas encore avoir trouvé de solution contre la désinformation.
Cette vague a causé de nouvelles accusations de discrimination des plateformes contre les Républicains, de la part de Donald Trump. Un discours déjà porté lors des auditions de Mark Zuckerberg au Congrès en avril.