Dans un article, le Centre national de la recherche scientifique met en perspective cet appétit d'énergie, le numérique comptant pour 6 à 10 % de la consommation mondiale.
« Le simple envoi d’un mail d’1 Mo équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 60 watts pendant 25 minutes, soit l’équivalent de 20 grammes de CO2 émis » estime ainsi l'ingénieure de recherche Françoise Berthoud. Surtout, elle pense l'impact des réseaux sous-estimé. Ils compteraient à eux seuls pour 40 % de la consommation, contre 30 % pour les terminaux et les centres de données.
Le surdimensionnement de ces réseaux, conçus pour absorber les pics de trafic, signifierait que les équipements tournent à pleine capacité au mieux quelques heures par jour, sans mise en pause en heures creuses. La « tyrannie » de « l'hyperdisponibilité » serait ainsi en cause.
Le CNRS accuse aussi les concepteurs de logiciels, qui ne s'inquièteraient plus de la place et des ressources utilisées par leurs créations, faute de limites de place. « La plupart des gens ne savent pas qu’en moyenne, 35 applis tournent en permanence sur leur téléphone, qu’ils les utilisent ou pas » selon Berthoud, qui estime qu'un smartphone pourrait disposer d'une autonomie de plusieurs jours avec une économie d'énergie plus stricte.