Alors que Deezer élargit temporairement son offre de streaming haute définition, Qobuz peine encore à prendre ses marques. « Qobuz va très bien, même si aucun service de streaming n'est rentable » nous assurait l'entreprise, il y a quelques jours, refusant de nous donner le moindre détail financier.
Dans un entretien à La Tribune, Denis Thébaud, qui a racheté le service début 2016, déclare un Ebitda négatif de 4,8 millions d'euros sur 9,1 millions de chiffre d'affaires sur l'exercice décalé 2016-2017. Il espère devenir rentable en 2021, avec 108 millions d'euros de revenus et 3,5 millions d'euros d'excédent positif.
Qobuz, qui mise sur 40 millions de titres en « qualité CD » (contre 36 millions pour Deezer) et l'éditorialisation, refuse encore de fournir son nombre d'abonnés. Il déclare simplement un revenu moyen par client (ARPU) de 178 euros, avec une offre Hi-Fi à 20 euros par mois, quand le standard du marché (en MP3) est à environ 10 euros.
Pourtant, le service pâtit toujours d'un retard fonctionnel sur la concurrence, dur à rattraper. À la mi-2016, Qobuz annonçait en grandes pompes un partenariat avec Musimap, pour prendre l'empreinte de son catalogue et en tirer des outils automatiques, comme des recommandations.
« On a un an de retard » reconnaît l'entreprise, questionnée sur le sujet. Elle ne fournit pas d'explication, sinon des reports des deux côtés. En mars, elle nous déclarait que la moitié du catalogue était traitée. Désormais, elle pense en tirer des services en 2018. Affaire à suivre.