Dans sa tribune pour l’Europe (« Pour une renaissance européenne », Emmanuel Macron s’engage un peu plus dans la campagne à venir, avec une ribambelle de propositions sur les nouvelles technologies.
D’abord, la création d’une Agence européenne de protection des démocraties. Composée d’experts, elle aurait pour mission de protéger le processus électoral contre les cyberattaques mais également les manipulations.
Pour défendre « les libertés », il préconise de « bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité ».
Par ce biais, en creux, on peut anticiper un chantier à venir : la remise en cause de la directive de 2000 qui limite la responsabilité des plateformes sur les contenus diffusés par les internautes. Un écueil que devra d’ailleurs gérer la future proposition de loi contre la haine, portée par la députée LREM Laetitia Avia.
Le chef de l’État préconise également de « réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes ». Au menu, sanctions accélérées en cas d’atteintes à la concurrence et transparence des algorithmes. Il imagine aussi « sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles », et parmi elles « la protection des données ».
Il propose enfin de financer l’innovation « en dotant le nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des États-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle ».