Dans un communiqué, la plateforme affirme que le nombre de chaines à plus d'un million d'abonnés a grimpé de 75 % (sans donner de volume). Plus d'un milliard d'internautes y écouteraient de la musique chaque mois.
Surtout, la société attaque frontalement l'article 13 de la directive sur le droit d'auteur, adoptée au Parlement européen le mois dernier. Elle doit encore être négociée avec la Commission et le Conseil.
Le texte instituerait un filtre à la mise en ligne sur les grandes plateformes, bloquant les contenus correspondant à des empreintes fournies par les ayants droit.
« La version actuelle de l'Article 13 menace d'empêcher des millions de personnes (des créateurs aux utilisateurs) de mettre en ligne leurs contenus sur des plateformes comme YouTube. Elle menace aussi d'empêcher les utilisateurs européens de voir des contenus déjà en ligne, venant de créateurs partout dans le monde » plaide le groupe, qui défend aussi ici ses intérêts.
Comme le note TechCrunch, son système de reconnaissance actuel (ContentID) ne serait pas suffisant, selon la société. Elle réclame la mobilisation des internautes, via une campagne #SaveYourInternet, calquée sur les mobilisations citoyennes déjà apparues sur la neutralité du Net.
Selon sa directrice générale, Susan Wojcicki, la directive menacerait des centaines de milliers d'emplois. Elle encouragerait le verrouillage des plateformes, qui n'accepteraient plus les contenus que de quelques grandes entreprises.
En parallèle, l'entreprise a ouvert YouTube Studio, pour centraliser les informations sur les chaines de chaque créateur et sur le service. La monétisation est d'ailleurs un sujet sensible pour eux, tant les règles peuvent être obscures et les recours peu efficaces. Le service annonce une mise à jour ce trimestre, qui améliorerait de 10 % la précision de ces évaluations.
Elle revient sur le pilote d'un nouveau tunnel d'envoi de vidéo, qui permet de décrire le contenu, donc sa correspondance aux lignes directrices publicitaires. Elle compte fournir l'auto-certification à la majorité des vidéastes d'ici la fin d'année.
Les abonnements payants à des chaines, directement via YouTube, sont étendus à celles recensant 50 000 abonnés, et non plus seulement 100 000.
Les Premieres (avant-premières), soit la diffusion « en direct » d'une nouvelle vidéo, sont ouvertes à tous. Un alignement sur Facebook et Twitch, qui ont aussi lancé la fonction ces derniers mois.
Dans lutte contre la désinformation, l'entreprise rappelle l'ouverture d'un groupe de travail YouTube News il y a quelques mois.
Enfin, la société investit 20 millions de dollars dans YouTube Learning, un programme pour encourager les chaines éducatives. Une partie de l'argent ira à un fonds destiné à ces créateurs.