Fin mars, deux journaux révélaient les pratiques de Cambridge Analytica, une société de profilage électoral liée à la campagne présidentielle de Donald Trump. En 2014, l'entreprise a aspiré les données de dizaines de millions d'internautes (jusqu'à 87 millions) via un quiz sur Facebook, sans le consentement de la plupart d'entre eux.
Les révélations ont plongé sa maison-mère, SCL, et Facebook dans la tourmente. Hier, Cambridge Analytica et SCL Elections ont annoncé une procédure d'insolvabilité au Royaume-Uni. Une procédure de faillite est prévue par la suite. Les employés auraient dû cesser le travail immédiatement.
Dans son communiqué, l'entreprise déclare avoir agi avec éthique, accusant les articles de presse de sensationnalisme et renvoyant les journaux à leurs propres pratiques supposées.
« Malgré les efforts de l'entreprise pour rétablir la vérité, elle a été vilependée pour des activités non seulement légales, mais surtout largement acceptées comme des éléments standards de la publicité en ligne, qu'elle soit commerciale ou politique » écrit-elle.
Tout ne serait pas fini pour la société, qui changerait surtout de nom. Selon Business Insider, des responsables de Cambridge Analytica ont migré au conseil d'administration d'Emerdata, une société fondée en août 2017, siégeant dans le même bâtiment que SCL Elections. Alexander Nix, l'ex-patron de Cambridge Analytica, débarqué il y a quelques semaines, compte parmi les transfuges. Cette faillite en grande pompe servirait donc à masquer un changement de nom.