Dix agences (dont la CISA, le FBI et la NSA) de sept pays (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Allemagne et Pays-Bas, mais pas la France) ont cosigné un appel à l'intention des développeurs de logiciels afin de garantir que leurs produits soient sécurisés à la fois dès la conception (« by design ») et par défaut, d'alléger le fardeau de la sécurité pour le client et de réduire le risque d'un incident de sécurité, rapporte Le Monde Informatique.
« Historiquement, les développeurs de technologies se sont contentés de corriger les vulnérabilités découvertes après que les clients ont déployé les produits, exigeant d'eux qu'ils appliquent ces correctifs à leurs propres frais. Ce n'est qu'en incorporant des pratiques de sécurité dès la conception que nous mettrons fin au cercle vicieux de création et d'application de correctifs », indique le document d'orientation.
L'objectif serait d'éviter aux clients de devoir effectuer en permanence des contrôles, mais également de limiter les dégâts sur leurs systèmes afin d'atténuer les risques de cyber-intrusions.
Le document qualifie de produits sécurisés « dès leur conception » ceux pour lesquels la sécurité est « un objectif commercial essentiel, et non une simple caractéristique technique ». De leur côté, les produits sécurisés « par défaut » sont ceux qui ne nécessitent que peu ou pas de changements de configuration et dont les fonctions de sécurité sont disponibles sans coût supplémentaire « dès leur sortie de l'emballage ».
Les agences signataires « recommandent aux sociétés de tenir leurs éditeurs responsables de la sécurité de leurs produits », relève notre confrère. Le document suggère ainsi aux services IT d’ « exiger dans leurs politiques une évaluation de la sécurité des logiciels des fabricants avant leur achat, et de donner à ces services les moyens de s'opposer à leur mise en œuvre si nécessaire » :
« Les décisions de l’entreprise d'accepter les risques associés à des produits technologiques spécifiques doivent être formellement documentées, approuvées par un cadre dirigeant, et régulièrement présentées au conseil d'administration. »
Les agences ayant collaboré à la rédaction de ce guide sont : le Centre australien de cybersécurité (Australian Cyber Security Centre, ACSC) ; le Centre canadien de cybersécurité (Canadian Centre for Cyber Security, CCCS) ; l’Office fédéral allemand de la sécurité des technologies de l’information (Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, BSI) ; le Centre national de cybersécurité des Pays-Bas (Netherlands’ National Cyber Security Centre, NCSC-NL) ; le centre d'alerte et de réaction aux attaques informatiques de Nouvelle-Zélande (New Zealand’s Computer Emergency Response Team New Zealand, CERT NZ) et le Centre national pour la cybersécurité de Nouvelle-Zélande (National Cyber Security Centre, NCSC-NZ) ; le centre national pour la cybersécurité du Royaume-Uni (National Cyber Security Centre, NCSC-UK) ; la CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency), le Federal Bureau of Investigation (FBI) et l’Agence nationale de la sécurité (National Security Agency, NSA) des États-Unis.