Le projet de loi sur la sécurité en ligne (Online Safety Bill) britannique, en cours d'élaboration depuis 2021 et bientôt devant la Chambre des lords, veut imposer aux messageries chiffrées de prendre des mesures de lutte contre les contenus illicites.
Dans un billet de blog, la présidente de Signal, Meredith Whittaker, estime que « l'état actuel du projet de loi sur la sécurité en ligne au Royaume-Uni met gravement en péril l'avenir de la vie privée et de l'expression ». Face à cette loi, pour elle, les messageries chiffrées qui ne voudraient pas être interdites dans le pays n'auraient d'autres choix que de mettre en place une backdoor accessible aux autorités britanniques ou de vérifier avant chiffrement que toutes les données qui seront partagées par leurs utilisateurs n'enfreignent pas la loi.
Et pour Signal, il n'en est pas question : « Comme en Iran, nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les Britanniques aient accès à Signal et aux communications privées. Mais nous n'affaiblirons ni ne compromettrons les promesses de protection de la vie privée et de sécurité que nous faisons aux citoyens du Royaume-Uni et du monde entier », conclut-elle.
De son côté, le président de WhatsApp, Will Cathcart, a expliqué au journal britannique Independent que « si le gouvernement obligeait l'entreprise à affaiblir cette sécurité [le chiffrement de bout en bout, ndlr], WhatsApp refuserait, ce qui ouvrirait la possibilité d'une interdiction totale de l'application dans le pays ».
« Notre expérience dans le monde est que cela ne s'est produit qu'avec des gouvernements qui essayaient de réprimer la capacité de leurs citoyens à communiquer librement », rajoute-t-il.