Dix-huit acteurs des biens communs numériques viennent de co-signer une lettre ouverte intitulée « Pour que les communs numériques deviennent un pilier de la souveraineté numérique européenne ». Il est rappelé que « les communs numériques désignent les ressources numériques gérées comme des communs, ce qui signifie qu'elles sont produites et gérées par une communauté. Et quand on parle de communs, la question de la gouvernance est aussi importante que celle de la ressource ».
Elle déplore que le cadre juridique et les régulations d'internet soient actuellement insuffisantes et ne permettent pas de garantir « un Internet diversifié, non monopolistique et non privatisé ». Les acteurs alertent l'Union européenne : « Nous ne pouvons pas accepter de définir l'espace numérique comme un lieu où seules les dynamiques du capital et de la privatisation règnent » :
« Avec la domination croissante des plateformes commerciales comme Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, etc, l'Internet s'est éloigné de sa vision originelle d'un domaine public en se privatisant, en collectant les données personnelles de ses utilisateurs et en les poussant à consommer toujours plus à travers la publicité ciblée. »
À l'occasion de l'Assemblée numérique de Toulouse des 21 et 22 juin, ils saluent l'initiative lancée par les gouvernements français et européens relative au développement des communs numériques en Europe et constatent que « notre prochain grand défi est de faire comprendre à l'ensemble de l'écosystème qu'Internet ne doit plus être considéré comme un espace hostile présent uniquement pour fragiliser les États et leurs citoyens ».
Ils voudraient dès lors améliorer le cadre juridique en prenant « réellement en considération les communs numériques dans les régulations et ce, dès les phases de réflexion des gouvernements et des législateurs ».
Ils appellent à « soutenir l'infrastructure existante des communs numériques », y compris par la mise en place d'un système de financement européen, et la structuration d'un écosystème européen de l'industrie numérique, la création d'un fonds de soutien aux logiciels libres, plateformes coopératives et autres communs numériques, et la structuration de partenariats publics-communs numériques.
Parmi les signataires figurent Clever Cloud, Framasoft, Open Food Facts, OpenStreetMap et Wikimédia France .