Yoël Roth, chef de la sécurité et de l'intégrité chez Twitter, explique dans un billet de blog la « politique de désinformation en temps de crise - telles que les situations de conflit armé, les urgences de santé publique et les catastrophes naturelles à grande échelle », censée aider le réseau social à éviter que Twitter n'amplifie ou recommande les désinformations :
« Les équipes de Twitter ont travaillé à l'élaboration d'un système de gestion de la désinformation en temps de crise depuis l'année dernière, en s'appuyant sur les contributions clés d'experts mondiaux et d'organisations de défense des droits humains. Aux fins de cette politique, nous définissons les crises comme des situations dans lesquelles il existe une menace généralisée pour la vie, la sécurité physique, la santé ou les moyens de subsistance de base. Cette définition est conforme à la définition des Nations Unies d'une crise humanitaire et à d'autres évaluations humanitaires. »
Roth précise que « pour déterminer si les allégations sont trompeuses, nous exigeons une vérification de plusieurs sources crédibles et accessibles au public, y compris des preuves provenant de groupes de surveillance des conflits, d'organisations humanitaires, d'enquêteurs open source, de journalistes, etc. »
Dès lors, Twitter s'engage à adosser des avertissements masquant les tweets (il sera cela dit possible de les consulter en cliquant sur l'avertissement, à la manière de ceux qui s'affichent sur les contenus potentiellement violents), et désactivant les « J'aime », retweets et partages sur les tweets qui relaieraient des « allégations manifestement fausses ou trompeuses de crimes de guerre ou d'atrocités de masse contre des populations spécifiques », ou de « fausses informations concernant la réponse de la communauté internationale, les sanctions, les actions défensives ou les opérations humanitaires », notamment.
Twitter précise que « pour qu'un contenu lié à un conflit soit considéré comme non conforme à cette politique, il doit :
- avancer une allégation de fait, exprimée en termes définitifs ;
- être manifestement faux ou trompeur, basé sur des sources largement disponibles et faisant autorité ; et
- susceptible d'avoir une incidence sur la sécurité publique ou de causer un préjudice grave. »
Cette nouvelle politique de modération s'appliquera à la guerre en Ukraine, et a vocation à s'élargir « pour inclure d'autres formes de crise ».