Cet été nous a permis de remettre à plat l’organisation de Next INpact. C’est pour cela que ce billet très attendu a mis autant de temps à être publié suite à mon billet du 1er juillet. Ces deux derniers mois, nous avons fait le bilan des 22 dernières années. Une remise en question nécessaire.
À juste raison, l’équipe rédactionnelle voulait connaître le chemin que je souhaitais prendre suite à mon billet et cet élan. Ainsi, il y a eu de nombreux échanges entre la team et moi cet été. Nous avons alors tenu une réunion présentielle le 30 août dernier, après le retour de vacances de chacun. Puis je me suis entretenu individuellement avec chaque journaliste.
J’ai une pensée pour la team qui se décarcasse chaque jour depuis toujours. Leur implication et leur motivation dépassent l’entendement. Merci la dream team !
Une grande pensée également à Marc, qui a tant apporté à notre journal et qui manquera à l'équipe et à nos lecteurs.
Une solidarité sans précédent
Je tiens sincèrement à remercier une fois de plus tous nos lecteurs pour leur énorme soutien en ce début d’été. Next INpact peut ainsi poursuivre son aventure, tout en restant vigilant, et ainsi préparer son avenir.
En juillet dernier, suite à mon billet, nous avons récolté plus de 120 000 euros. De quoi nous mettre à l’abri durant plusieurs mois, et surtout retravailler notre modèle économique.
Une remise en question
J’ai conscience que l’équipe vit depuis 14 ans une incertitude permanente quant à l’avenir de leur journal. Faire de son mieux, et avoir le sentiment que rien n’avance est très difficile à vivre. Nous avons vécu plusieurs moments très difficiles financièrement à cause notamment des déréférencements de nos services. Mais nous avons persévéré. Cet été était l’occasion d’expliquer mes décisions passées à la rédaction. Des bonnes, mais également des moins bonnes. Mais toutes mes décisions ont été prises dans l’intérêt de nos lecteurs et de notre journal.
Nous ne serons jamais riches, car les actualités de qualité coûtent très cher et sont difficilement rentables, surtout dans un monde où « putaclic » rime avec référencement et argent. Et surtout avec une rédaction qui vise la qualité avant tout.
La presse indépendante par abonnement vit une crise difficile. Il n’y a pas une semaine sans qu’on apprenne qu’un média indépendant par abonnement est en difficulté. Je réalise la chance d’avoir une telle communauté.
Nous ne lâcherons pas, comme c’est le cas depuis plus de 22 ans, plus que déterminés à continuer à informer nos dizaines de milliers de lecteurs chaque jour.
Le modèle économique
Cet été m'a donné également l’occasion de méditer sur notre modèle économique et celui des autres journaux indépendants par abonnement. Il n'y a pas 50 pistes, la principale ressource de revenus doit provenir de nos lecteurs. Nous avons été parmi les premiers à proposer un abonnement payant en 2009. Nous avons réussi ce pari puisqu'aujourd’hui plus de 8 000 personnes sont abonnés.
Si nous devions intégrer une régie de publicités classique, comme il en existe sur d’autres sites, le bandeau RGPD nous interdirait de déposer les cookies par défaut sans le consentement de nos lecteurs, une pratique rarissime aujourd'hui. Nous diffuserions alors très peu de publicité, avec des revenus très faibles. Sans parler du contenu qui devrait être écrit dans le sens de Google afin d’être référencé et amené vers plus de pages vues. Nous avons bien des lecteurs et non des VU (visiteurs uniques). Nous devons donc continuer à capitaliser sur les annonceurs en direct.
Sur Next INpact, nous ne disposons que de deux espaces publicitaires : une seule bannière non animée et non traquée sur toutes les pages du site, qui ne dépose aucun cookie, et une publicité rédactionnelle maximum tous les deux jours également non traqués.
Vous pouvez sans crainte désactiver votre bloqueur de publicité sur notre journal. :)
Nos publicités rédactionnelles, clairement identifiées, sont rédigées par un journaliste extérieur à notre rédaction. Afin de valoriser l’espace aussi bien pour l'annonceur que pour le lecteur, les marques sont invitées à informer nos lecteurs sur leurs services ou leurs produits. Il s’agit en quelque sorte d’une location de nos colonnes. Je travaille à ce que les sujets proposés par les annonceurs intéressent toujours plus nos lecteurs.
Je vais donc pousser la commercialisation de cet espace avec divers acteurs des nouvelles technologies.
Pour les entreprises intéressées, vous pouvez me contacter à cette adresse mail : christophe@nextinpact.com
Mon objectif, depuis des années, est de réussir à dépendre uniquement de nos lecteurs et des abonnements, pour que nos revenus complémentaires deviennent notre marge. Et nous pourrions être sur le point d'atteindre cet objectif à moyen terme.
L’éditorial évolue à la demande des lecteurs
De nombreux lecteurs nous ont fait part de leur mécontentement sur la faible fréquence de publication d’articles techniques. L’équipe actuelle doit donc grandir.
Nous avons besoin d'une plus grande diversité de contenus techniques, historiques à Next INpact.
Nous avons donc entamé une campagne de recrutement pour trouver des journalistes à plein temps et de nouveaux pigistes pour répondre au besoin de la communauté sur les divers sujets à traiter dans le domaine des nouvelles technologies. Nous recherchons également des experts en numérique afin de leur ouvrir nos colonnes pour des articles ou tribunes.
L’équipe rédactionnelle va grandir ces prochaines semaines, pour apporter plus de diversité dans le contenu, mais également soulager le travail de l’équipe actuelle.
L’abonnement, seul pilier d’évolution de notre chiffre d’affaires
Vous avez été nombreux à nous suggérer de revaloriser le tarif des abonnements dans les commentaires de mon billet. Et je sais qu’il s’agit de la seule option pour augmenter nos revenus, en plus du nombre d'abonnés. Mais également que ce nouveau tarif doit convenir au plus grand nombre.
J’ai effectué un prévisionnel comprenant les abonnements des 12 derniers mois avant le 1er juillet, et les réabonnements prévus sur les 12 prochains mois, à compter du 30 juin, en prenant en compte un taux de renouvellement de 70 % en moyenne.
En augmentant nos tarifs de 60 %, nous serions à l’équilibre, les revenus publicitaires et les donations pouvant devenir notre marge.
L’information de qualité coûte cher, prend du temps à se préparer, doit être unique et surtout essentielle. Félicitations au passage à tous les journalistes passés et présents, doués pour rédiger de telles informations.
Nous sommes le seul journal en ligne français sur les nouvelles technologies CPPAP IPG 39 bis A avec un accès par abonnement payant. Nous sommes un des rares journaux en ligne à respecter légalement le RGPD, et donc ses lecteurs, bien avant sa mise en place. Le seul journal en ligne qui a réussi à conserver son ADN durant plus de 22 ans. Puis certainement le seul journal en ligne comportant une faute d’orthographe dans son titre.
Nous sommes toutefois conscients qu’une augmentation pourrait freiner certains lecteurs. C’est pour cela qu'elle aura lieu quand nous aurons reconstitué l’équipe rédactionnelle, et de fait augmenté le rythme des publications. Ce qui prendra plusieurs semaines.
Et maintenant ?
Plus que jamais, notre journal est devenu essentiel et doit poursuivre sa route.
Une plus grosse partie des revenus de Next INpact est consacrée aux journalistes. À partir d’octobre, nous n’aurons plus qu’un seul développeur web, Benjamin, et nous ne lancerons plus de projets annexes. J’ai pu baisser des charges mensuelles non essentielles depuis quelques mois. Ce qui nous prépare à un nouveau départ. Je suis conscient de la difficulté de mener à bien ma mission, et surtout celle que je confie à la team.
L'intégration des nouveaux journalistes et pigistes prendra du temps, car il faudra les former. La productivité de notre journal baissera durant cette période, pour mieux la remonter ensuite, avec l’objectif d'avoir un rythme de croisière plus soutenu dans les publications.
Nous avons toujours été à contre-courant, non pas par militantisme, mais pour apporter une véritable plus-value dans l’information écrite.
Bien que la route ait été sinueuse et parsemée parfois d’obstacles, je suis encore là 22 ans après, grâce à vous et à la team qui m’accompagnent, ou m’ont accompagné, depuis tant d’années. Passer la moitié de sa vie sur un projet comme celui-ci forge l’empathie et l'expérience, et nous oblige à la reconnaissance.
Un grand merci à toutes et à tous !