Ceux qui s'attendaient à un peu de répit en 2021 auront été déçus. Cette année, qui fût à nouveau difficile pour beaucoup, est désormais derrière nous. Si 2022 commence, il y a peu de chance qu'il s'agisse d'une période d'accalmie, au regard des nombreux défis et combats qui s'annoncent.
Il y a un an, qui aurait pu prévoir qu'une bonne partie des débats « Tech » serait sur l'intérêt qu'il faut porter (ou pas) aux NFT et autres promesses de métavers par les géants du secteur ? C'est d'ailleurs ce qu'il y a d'intéressant dans notre domaine : être constamment étonné par la tournure des évènements, pour le meilleur... ou le pire.
Les contradictions y sont d'ailleurs toujours aussi nombreuses. Si la défiance envers les grandes plateformes n'a sans doute jamais été aussi forte, nous en dépendons encore de manière élevée collectivement. La séquence du Cloud de confiance en France et ses dérivés en Europe, comme l'évolution de Gaia-X, montrent d'ailleurs que le politique est bien le dernier capable de faire la part des choses en la matière.
Surtout au pays de la French Tech, où la réussite d'un acteur technologique, souvent des plateformes de désintermédiation et autres solutions du genre, n'est mesurée qu'à travers les levées de fonds ou la capacité à l'entrée en bourse. Une situation qui laisse de côté pas mal d'acteurs pourtant très innovants, mais peu mis en avant.
De nombreuses voix s'élèvent néanmoins pour demander un soutien public différent, repensé, industriel, capable de permettre à ceux qui savent se démarquer de se développer sans avoir à dépendre de projets plus ou moins fumeux, avec une gestion différente lorsqu'il s'agit d'arbitrer entre innovation et marchés de rente.
Pour que le prochain Molotov ne se fasse pas croquer par un américain, que le numérique à la française ne soit pas symbolisé par l'Arcom, que nos ingénieurs trouvent ici des sociétés qui leur font envie, qui ne tombent pas dans les travers de la multiplication des strates de managers à l'efficacité douteuse dès qu'elles partent en croissance.
Que l'on pousse des acteurs à innover pour se développer, sans penser que cela se fera par l'intermédiaire de grands groupes, que des Proxmox (autrichien) ou Vates (français) puissent être le fuel des PME/PMI lorsqu'il s'agit de passer à des systèmes virtualisés, qu'un salon de la tech française soit un évènement « tech » et pas publicitaire.
Parfois très éloigné de tout cela et comme pour compenser son incapacité à agir, l'État a néanmoins décidé de sortir les gros bras cette année, en visant des secteurs précis, pouvant servir son discours : l'e-commerce avec Wish qui propose un nombre important de produits posant soucis ou les sites pornographiques qui devraient être bloqués.
Espérons que, dans les mois de campagne à venir et ceux qui suivront, on saura traiter du numérique et de ses problématiques sur le fond et au-delà des promesses vaines de souveraineté ou de protectionnisme, avec une réelle vision d'où nous devons aller. Après tout... en ces premiers jours de janvier, il est toujours bon de rêver !
Quoi qu'il en soit, toute l'équipe vous souhaite une bonne année et vous donne rendez-vous l'année prochaine pour faire le point ! Notez que cela ne sera pas mon cas, puisque j'ai décidé de laisser ma place de directeur de la rédaction en 2022, persuadé que notre projet est comme tout dans le numérique : il doit savoir itérer pour évoluer, parfois en remplaçant certaines briques. Cela me permettra de me concentrer sur ce qui reste ma passion après 20 ans à votre service : l'écriture d'articles tech, en tant que pigiste. Je m'en explique ici.
