Vint Cerf, l'un des « pères » de l’internet, sera auditionné mardi par le Sénat

Et Vint vint à Paris...

Le Sénat va auditionner la semaine prochaine Vint Cerf, ingénieur Américain considéré comme étant l’un des « pères » de l’internet. Cette rencontre fait suite à l’ouverture récente par la Haute assemblée d’une mission d’information relative à la gouvernance mondiale de l’internet, dont les travaux devraient se terminer au mois de juin. Explications. 

vint cerf (CC BY-NC-SA 2.0)

Crédits : theqspeaks (CC BY-NC-SA 2.0) - Flickr.

 

Vint Cerf, ingénieur américain et co-inventeur du protocole TCP/IP, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’internet avec Tim Berners-Lee, sera auditionné par le Sénat mardi prochain à 10 heures. La Haute assemblée l’a en effet annoncé hier : celui qui est également depuis 2005 le « Chef évangéliste de l'Internet » pour Google sera entendu dans le cadre de la mission commune d’information portant sur le « Nouveau rôle et [la] nouvelle stratégie pour l'Union européenne dans la gouvernance mondiale de l'Internet ».

 

Cette mission d’information, présidée par le sénateur socialiste Gaëtan Gorce et ayant pour rapporteure Catherine Morin-Desailly, a été créée il y a plusieurs semaines à la demande du groupe UDI-UC (centristes). Alors que les derniers mois ont été le théâtre de très nombreuses révélations concernant la surveillance de l’internet, notamment par les États-Unis, cette mission commune d’information se donne pour but « de se pencher sur les enjeux stratégiques liés au risque de fragmentation de l’Internet mondial et sur le rôle de l’Union européenne dans l’émergence d’une véritable gouvernance multilatérale de l’Internet ».

 

Mardi, la rapporteure de cette mission d’information a donné de plus amples détails sur la façon dont elle voyait les choses. « J'ai voulu cette mission commune d'information car nous sommes à un tournant de l'Internet : l'affaire Prism a démontré que la gestion de l'Internet sous domination américaine ne pouvait durer en l'état. En outre, début octobre, à la conférence de Montevideo, les organisations de gestion des ressources de l'Internet, dont l'ICANN, ont pris leurs distances avec les méthodes américaines et préconisé le passage à une nouvelle étape : une gouvernance multilatérale de l'Internet serait la clé du développement de nos sociétés et assurerait la souveraineté des États. Le Brésil, qui avait évoqué cette problématique lors du sommet de l'ONU à Dubaï en 2012, est un des rares pays émergents à s'emparer du sujet ».

 

Les explications de Vint Cerf devraient à cet égard s’avérer intéressantes. L’on se souvient en effet que si la France a gardé l'année dernière un impressionnant silence jusqu’à la clôture de la conférence de l’Union internationale des télécoms (UIT) de Dubaï, l’Américain s’était quant à lui mobilisé pour défendre un internet libre et ouvert. Le chef évangéliste de Google s’élevait alors contre les tentatives de certains États visant à accroître leur mainmise sur la gestion du réseau.

 

sénat

Des conclusions attendues pour juin 2014

Catherine Morin-Desailly a proposé mardi à ses pairs d’effectuer « une première série d'auditions pour entendre des chercheurs, des penseurs et des visionnaires de ce monde qui émerge ». Dans un deuxième temps, ce sont « des techniciens, des juristes et toutes les personnes expertes dans un domaine particulier » qui devraient être consultés par le Sénat. L’intéressée envisage également « des déplacements à Bruxelles, mais aussi à Berlin pour rencontrer [ses] homologues allemands. Un déplacement aux États-Unis serait sans doute utile, a-t-elle poursuivi, tant sur la côte est, où se trouvent les grandes administrations et les acteurs de la gouvernance technique du web, que sur la côte ouest, pour rendre visite aux géants de la Silicon Valley. J'ai aussi évoqué le Brésil, qui revendique une gouvernance multi-acteurs et démocratique de l'Internet ».

 

Si la sénatrice a évoqué les différents défis auxquels allait se confronter cette mission d’information (tant économiques, juridiques, fiscaux que culturels), elle n’a pas manqué de souligner que plusieurs de ses membres avaient déjà planché sur des sujets connexes. Philippe Marini a par exemple travaillé sur les questions de fiscalité, Jean-Marie Bockel sur la cyberdéfense, Bruno Retailleau et Catherine Morin-Desailly se sont intéressés à la neutralité du net, etc. Si les conclusions de ces travaux sont attendues pour juin 2014, la rapporteure a d’ores et déjà affirmé qu’un « sursaut européen permettrait de défendre notre conception de l'Internet qui doit devenir plus démocratique ».

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