Depuis près de deux ans maintenant, les dirigeants de Free tiennent un certain mystère autour de la 4G. Xavier Niel, le fondateur d'Iliad/Free, a rajouté de l'épaisseur à cette obscurité en affirmant que l'opérateur était prêt, et pourquoi pas avant l'entrée dans la nouvelle année.
Un forfait 4G à bon prix avec une grande quantité de données sera-t-il proposé sous peu par Free Mobile ?
Les prix peuvent être « cassés »
Les propos de Xavier Niel sont explicites, tout en étant nébuleux. Selon lui, en matière de 4G LTE, Free Mobile « est prêt à tirer, peut-être même avant la fin de l'année » rapporte le magazine Challenges dans son édition n°367 (du 28 novembre au 4 décembre). Le patron explique ainsi que le quatrième opérateur s'estime prêt à enfin déployer son réseau mobile à très haut débit, ce qui sous-entend qu'il dispose de suffisamment d'antennes pour assurer un niveau de couverture acceptable à ses yeux. Sachant que les prix peuvent être « cassés », rajoute-t-il.
Il est en effet bon de rappeler que ces derniers mois, Free n'a eu de cesse de critiquer ses concurrents au sujet de leurs offres, en quelque sorte trompeuses selon lui. Estimant que les forfaits 4G étaient peu intéressants en l'état pour les consommateurs, l'opérateur a ainsi expliqué qu'il ne se lancera pas sur le marché de la 4G tant que certaines conditions ne seront pas atteintes. Et outre une bonne couverture, il est aussi question d'une quantité importante de données.
Interrogé par France Inter le mois dernier, Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, a ainsi indiqué « sur les volumes de data (...) les forfaits qui paraissent bon marché vont vous permettre de regarder très, très peu de choses. (...) C’est vous promettre la 4G mais en vous offrant en tout et pour tout cinq cents mégaoctets ou deux gigaoctets dans un forfait. Ce n’est pas cela qui vous permet de profiter effectivement du bénéfice consommateur de la 4G qui est de regarder de la vidéo. » Des propos qui laissent penser que Free Mobile parlera en dizaine de Go de données dans ses forfaits 4G.
Free Mobile a-t-il les moyens de ses ambitions ?
Mais outre une couverture minimale, un quota important et des débits élevés et constants, il est aussi question de prix. Et à ce sujet, Xavier Niel n'a pas caché récemment sur France 2 qu'il comptait refaire le coup d'il y a deux ans : « on les laisse tranquillement remonter leurs prix pour revenir et les diviser par deux à nouveau » a-t-il glissé. En avril dernier, invité à Europe 1, Niel avait d'ailleurs tenu un discours encore plus tranchant : « On va essayer de faire une surprise un jour, donc on va laisser nos petits camarades annoncer les choses qu’ils n’ont pas, pour nous un jour faire une annonce avec ce que l’on a. La surprise c'est d'avoir quelque chose de nouveau, révolutionnaire. »
Peu importe à quelle date Free Mobile se lancera dans la 4G, demain ou dans plusieurs mois, l'opérateur laisse en tout cas miroiter une offre attractive. Mais a-t-il les moyens de ses ambitions ? Certes, côté fréquences, il dispose de 20 MHz duplex dans la bande 2,6 GHz, et il profitera en itinérance de la bande en 800 MHz d'un de ses concurrents comme l'impose l'ARCEP - SFR étant le mieux pourvu en la matière. Mais pour le moment, aucun accord n'a été signé et si Free venait à lancer bientôt une offre très haut débit mobile, ce serait uniquement sur son propre réseau. À moins bien entendu que l'annonce de cette nouvelle offre coïncide avec la signature d'un accord avec un autre opérateur (Orange ou SFR ?).
Concernant son propre réseau, il est d'ailleurs important de rappeler que selon Antennes Mobiles, Free dispose de 1 445 antennes déclarées en 4G et 2 946 en 3G. Cela ne signifie toutefois pas que ces antennes sont exploitées. Mais l'opérateur dispose des autorisations pour le faire. Il s'agit donc d'un maximum théorique. Pour le moment, selon les données publiées par l'ANFR, qui s'appuie sur les déclarations des opérateurs, la filiale mobile d'Iliad ne dispose que de 2 355 antennes 3G en service, et seulement 14 en 4G (en guise d'expérimentations). Mais ces données sont datées du 1er novembre 2013, or tout peut changer du jour au lendemain selon les désirs de l'opérateur. Cette semaine, l'ANFR publiera d'ailleurs les chiffres du 1er décembre.
