La société Iliad, maison-mère bien connue de Free et Free Mobile, vient d'annoncer le refinancement du crédit syndiqué qu'il avait déjà signé en juin 2010. La somme de 1,4 milliard d'euros est ici concernée, pour un crédit impliquant douze banques.
Il y a un peu plus de trois ans, alors que le groupe préparait son arrivée dans le secteur mobile, un crédit syndiqué, c'est-à-dire fourni par un groupe de banques différentes, avait été signé auprès de onze banques. À l'époque, la ligne de crédit comprenait une tranche de 600 millions d'euros, destinée à refinancer la dette d'Iliad et utilisée partiellement, et une autre tranche de 800 millions d'euros de crédit revolving non utilisée (au 30 juin 2013).
« Accroitre la flexibilité financière »
Au regard de la somme en jeu, Iliad a donc décidé de refinancer son crédit. Cette fois, douze établissements français et internationaux sont rentrés dans la danse, à savoir BNP Paribas, Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (CIB), Groupe Crédit Mutuel - CIC, La Banque Postale, Barclays Bank PLC, Bank of China, Sumitomo Mitsui banking Corporation, HSBC, ING Bank, Landesbank Hessen - Thürigen (Helaba), Natixis et Société Générale Corporate & Investment Banking.
L'opérateur estime que cette signature est un « succès (qui) illustre la solidité de la stratégie d’Iliad et notamment le déploiement de ses réseaux fixe et mobile ». Le groupe précise que ce refinancement est établi sur une durée de cinq ans, soit jusqu'en 2018), extensible par option jusqu'en 2020. Cette nouvelle négociation avait pour principal objectif « d’accroitre la flexibilité financière et d’allonger la durée moyenne des ressources du Groupe » commente la société dans son communiqué.
Plus précisément, Iliad a profité de ses succès des années 2012 et 2013 pour négocier à la baisse ses taux d'intérêt. L'an passé, la société indiquait en effet dans ses documents financiers que le taux d’intérêt applicable sur ce crédit était « augmenté d’une marge pouvant varier en fonction du niveau du levier financier du Groupe entre 2,05% et 1,10% par an ». Cette marge a été ramenée à 0,70 % par an indique l'opérateur, ceci « grâce à son nouveau statut d’opérateur intégré fixe et mobile » précise-t-on.
Bien d'autres sources de financement
Rappelons que le groupe ne se contente pas de ce crédit syndiqué pour assurer ses financements. Dans le passé, Iliad a ainsi mis en place un programme de billet de trésorerie de 500 millions d'euros (dont 202 millions ont été utilisés), ainsi qu'un emprunt obligataire de 500 millions d'euros. Rajoutez à cela deux emprunts auprès de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) cumulant 350 millions d'euros, tous utilisés intégralement au 30 juin dernier.
Concernant sa dette, Iliad précisait qu'au 30 juin 2013, son endettement brut était de 1,353 milliard d’euros, tandis que son endettement net était de 1,039 milliard d’euros. Avec un ratio d’endettement de 0,95x, Iliad se vante même d'être un opérateur télécom « parmi les moins endettés d’Europe ». Sa trésorerie disponible est de 307 millions d’euros.
Notez enfin qu'Iliad vaut plus de 10 milliards d'euros en bourse, soit plus que le groupe Bouygues dans son ensemble (8,9 milliards), mais bien moins que Vivendi/SFR (24,8 milliards) et Orange (25,4 milliards). Néanmoins, ces derniers ont peu progressé ces dernières années, alors qu'Iliad a vu sa valeur doubler en deux ans, tripler en cinq ans et quadrupler en huit ans.