Free Mobile souhaite intégrer l'accord de mutualisation de Bouygues et SFR

Un souhait réalisé avec vigueur

Alors que Bouygues et SFR ont entamé depuis cet été des discussions en vue de mutualiser une partie de leurs réseaux 2G, 3G et 4G, Free Mobile tente de rentrer dans la danse. Selon Les Échos, une lettre a été envoyée en ce sens le 19 novembre par Iliad à SFR et Bouygues Telecom ainsi qu'aux présidents de l'ARCEP et de l'Autorité de la Concurrence. Free nous a confirmé l'authenticité de cette lettre.

Lettre Iliad Bouygues SFR mutualisation

 

Au mois de juillet dernier, SFR et Bouygues Telecom ont officiellement annoncé être entrés en discussion en vue de mutualiser partiellement leurs réseaux 2G, 3G mais aussi 4G, ceci lors des prochaines années. Une nouvelle peu étonnante dès lors que l'arrivée de Free Mobile a chamboulé le marché et pousse désormais les opérateurs à réduire leurs coûts. Cela confirmait de plus une rumeur de la fin de l'année 2012.

 

Ces discussions, qui doivent amener à un accord d'ici ces prochains mois, sont tout à fait permises par l'Autorité de la Concurrence, qui affirmait en début d'année que « dans les zones peu denses du territoire, il apparaît que l'ensemble des modalités de partage de réseaux est envisageable (partage d'infrastructures passives ou actives) dans la mesure où les gains attendus sont importants et qu'ils peuvent être rétrocédés aux consommateurs par le biais d'un déploiement plus rapide ou plus étendu des réseaux dans ces territoires: la mutualisation peut créer une émulation bénéfique autour d’un « mieux-disant territorial ».

« Un tel accord pourrait être juridiquement critiquable »

Loin d'être freinés par l'Autorité de la Concurrence et par l'ARCEP, Bouygues et SFR continuent donc leurs négociations et les deux opérateurs devraient présenter les détails de leur accord sous peu. Mais un grain de sable pourrait retarder cette présentation. En effet, Free Mobile souhaiterait se joindre à la partie. Dans une lettre adressée aux deux opérateurs et mis en copie aux présidents de l'ARCEP et de l'Autorité de la Concurrence, le quatrième opérateur mobile explique ainsi qu'il n'est en aucun cas opposé au principe de mutualisation, ceci « dès lors que cette évolution préserve les grands équilibres concurrentiels du marché et les chances de chacun ».

 

Et par préserver les grands équilibres concurrentiels, Iliad sous-entend ici sa propre intégration dans les négociations. « Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l'accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur. De plus, un tel accord pourrait être juridiquement critiquable » explique la société parisienne dans sa lettre.

 

La pression est ainsi mise sur les épaules de Bouygues et de SFR afin de les forcer à accueillir Free Mobile. Ce dernier précise que la zone de mutualisation pourrait concerner entre 35 et 40 % de la population française dans des zones de faibles et moyennes densités, celles de fortes densités étant de toute façon interdites de mutualisation. Il est aussi proposé comme principe de permettre à Free Mobile de « participer à une éventuelle mutualisation des fréquences, dans des bandes existantes ou futures, sous réserve de faisabilité technique et d'acceptation du projet par les autorités ».

 « C’est une consolidation qui ne dit pas son nom »

Cette lettre est signée par Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad. Interrogé par notre confrère, l'homme se défend de vouloir ralentir l'accord entre ses deux concurrents : « nous ne souhaitons pas gêner l’accord Bouygues Telecom-SFR, nous voulons simplement qu’ils nous proposent une offre d’accueil sur une partie de la zone ». Mais le DG explique surtout qu'il craint avec cet accord de devenir un opérateur de seconde zone, enfermé entre le géant Orange et ce nouveau duo : « Mettre en commun les réseaux sur 60 % de la population, cela veut dire un réseau unique sur plus de 80 % du territoire, c’est une consolidation qui ne dit pas son nom, surtout s’il y a également mutualisation de fréquences ».

 

Cette lettre envoyée par Free à Bouygues et SFR concerne aussi en toute logique Orange. Alors que l'opérateur historique dispose d'un accord d'itinérance 2G et 3G avec Free Mobile jusqu'en 2018, Stéphane Richard, le patron d'Orange, a récemment affirmé qu'il y avait un opérateur de trop en France, tout en balayant d'un revers de la main toute idée de mutualisation de son réseau 4G avec n'importe quel opérateur, y compris Free Mobile. Ce dernier, ne pouvant visiblement avancer avec Orange, tente donc de se tourner vers ses autres concurrents.

 

Sans aucune offre 4G pour le moment alors que les autres opérateurs avancent rapidement, l'objectif de Free Mobile pourrait être aussi de déployer à moindre coût un réseau LTE, lui offrant ainsi l'opportunité de proposer une offre concurrentielle. Si Free assure que la 4G n'a pour le moment pas un grand intérêt commercialement dès lors que la couverture est encore très imparfaite, le temps presse malgré tout et rester à quai sur le très haut débit mobile ne sera pas viable bien longtemps. L'opérateur a d'ailleurs réalisé cet été son plus mauvais trimestre en termes de recrutement. Et seuls des offres subventionnées et des forfaits 4G pourront relancer la machine.

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