La nouvelle est digne d'un 1er avril : selon les autorités iraniennes, leur but n'a jamais été de bloquer Gmail, mais uniquement YouTube, coupable de diffuser le film « Innocence of Muslims ».
Un blocage « involontaire »
Bloqué il y a une semaine, le service Gmail est désormais de nouveau accessible à la population iranienne. L'agence Mehr News, organe de presse iranien basé à Téhéran, explique ainsi que le ministère des télécommunications a enfin résolu son problème. Quel problème ? La séparation de YouTube et Gmail. En effet, en voulant faire taire YouTube, l'Iran a donc censuré à son insu Gmail, ceci pour des raisons techniques. C'est tout du moins la version officielle annoncée.
D'après l'Associated Press (AP) et l'Agence France Presse (AFP), qui confirment tous deux la nouvelle, YouTube est toujours bloqué en Iran. A contrario, Gmail est bien disponible aux internautes iraniens. Ce couac incroyable a été longuement décrit par Mohammad Reza Miri, responsable au ministère des télécommunications.
« Malheureusement, nous ne possédons pas encore la technique pour différencier ces deux services. Nous voulions bloquer YouTube mais Gmail a été aussi bloqué, ce qui était involontaire » a-t-il ainsi résumé. « Nous ne voulons absolument pas que YouTube soit accessible. De ce fait, le ministère des télécommunications cherche à trouver une solution technique pour régler ce problème afin de bloquer YouTube dans le protocole HTTPS et qu'en même temps Gmail soit accessible », a t-il ainsi ajouté.
Google confirme le blocage, mais pas encore le déblocage
Selon les données publiées par Google via son service Transparency Report, Gmail a en effet vu un effondrement de son utilisation en Iran à partir du 24 septembre dernier. Les courbes ne sont pas totalement à zéro du fait de techniques permettant de contourner la censure, mais aussi du fait que l'intégralité des FAI iraniens ne bloquaient pas Gmail. Le retour du service en Iran n'est par contre pas encore visible d'après les données de Google. La recherche, non chiffrée, n'a par contre pas été filtrée par les FAI locaux si l'on en croit le Transparency Report.
Pour rappel, l'Iran est loin d'être le seul pays à bloquer/filtrer YouTube ou encore d'autres services de Google. Au mois de septembre, l'Afghanistan, le Pakistan et le Bangladesh se sont aussi attaqués à la plateforme vidéo de Google. L'Iran, pour sa part, est coutumier du fait. L'ancienne Perse a ainsi déjà bloqué plusieurs services de l'Américain au début de l'année, mais aussi en 2011 ou encore 2009. L'Iran est ainsi avec la Chine et la Libye l'un des pays les plus virulents envers le moteur de recherche.