Chez Electronic Arts les temps sont relativement difficiles, les consoles de nouvelle génération demandent de forts investissements aux éditeurs au niveau de leurs moteurs. Cela demande parfois quelques sacrifices, et EA vient d'en faire un en annonçant que la série FIFA Manager, connue sous le nom de LFP Manager en France ne connaîtra plus de nouveaux volets, la faute au succès grandissant de son bourreau, Football Manager, édité par Sega.
Dans le petit monde des jeux de gestion de club de football, il ne restait plus que deux représentants du genre. D'un côté Football Manager, développé par le studio Sports Interactive et publié par Sega, et de l'autre FIFA Manager ,publié par le géant américain Electronic Arts et conçu par le studio allemand Bright Future.
Tous deux proposaient un angle un peu différent du métier d'entraineur, le jeu de Sega misant principalement sur l'aspect sportif, avec une gestion des entrainements poussée, tandis que le jeu d'EA était un peu plus centré sur le côté business avec une gestion de la billetterie, des sponsors et des produits dérivés plus poussée. Cependant, ce facteur de différenciation n'aura visiblement pas suffi à ce que le titre d'EA fasse sa place sur ce marché de niche.
« Les jeux de gestion de football à ce niveau de sophistication sont très spécialisés et joués majoritairement dans deux pays : l'Angleterre et l'Allemagne, dans lesquels un seul jeu domine les ventes ces dernières années » explique Gerald Köhler, le game designer de la série FIFA Manager. « Le fait qu'il ne s'agisse que d'un marché de niche et la tendance générale vers les jeux mobiles et en ligne ont également contribué à notre décision. De plus FIFA Manager a atteint un point où seul un nouveau moteur aurait pu redonner un coup de fouet à la franchise. Après avoir évalué tous ces facteurs, nous avons décidé de donner le coup de sifflet final », ajoute-t-il dans une lettre ouverte à la communauté du jeu.
Sega se retrouve donc seul sur un marché de niche, qui lui permet tout de même d'écouler près d'un million de copies par an, et ce malgré l'impact non négligeable du piratage, dont le manque à gagner représenterait un peu plus de 150 000 exemplaires par an. Il faudra toutefois attendre l'an prochain avant de voir si l'abandon du secteur par EA a une quelconque influence sur les ventes du titre de Sega. Espérons que l'éditeur japonais n'en profitera pas pour se reposer sur ses lauriers.