Alors que Deezer compte envahir les États-Unis l'an prochain, son concurrent Spotify compte passer la vitesse supérieure. D'après le Wall Street Journal, le service de streaming audio suédois a réussi à lever 250 millions de dollars auprès de plusieurs investisseurs. Une somme gigantesque qui valoriserait la start-up à hauteur de 4 milliards de dollars.
Un investisseur présent chez Facebook, Netflix et Groupon
Après avoir déjà levé près de 100 millions de dollars en 2012, pour une valorisation d'environ 3 milliards de dollars, Spotify a donc passé une nouvelle vitesse cette année si l'on en croit le Wall Street Journal. 250 millions de dollars auraient ainsi été levés, permettant ainsi au service suédois de valoir environ 4 milliards d'euros. Hors entrée en bourse, une telle somme est relativement rare pour des jeunes pousses internet, surtout venant d'Europe. Si aux États-Unis (Twitter, ShopRunner et bientôt Dropbox par exemple), de tels niveaux ont déjà été atteints, sur notre continent, il faut regarder du côté du Français Deezer (100 millions d'euros) ou encore de l'Allemand SoundCloud (50 millions de dollars) pour trouver des sommes élevées. En Russie, certains sommets ont aussi été atteints, par exemple, le site Lamoda a levé 98 millions d'euros cette année, et Ozon a atteint les 100 millions de dollars il y a deux ans.
Mais qui a bien pu mettre sur la table 250 millions de dollars pour permettre à Spotify de déployer ses ailes ? Selon notre confrère, la société d'investissement Technology Crossover Ventures (TCV) aurait dominé cette levée de fonds. Or TCV est tout sauf un acteur mineur. La société peut ainsi se vanter d'avoir déjà investi dans le passé dans de petites start-ups comme Facebook, Netflix, Groupon, Go Daddy, Experia, et même CNet, RealNetworks et Electronic Arts.
Un chiffre d'affaires en forte croissance
Il est surtout important de noter que Spotify, porté par ses plus de 6 millions d'abonnés, a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires d'un peu moins de 435 millions d'euros. Cela peut paraître faible par rapport aux milliards brassés par d'autres start-ups, mais c'est surtout plus que la plupart des acteurs du secteur musical en ligne (hors iTunes). Même Pandora, un acteur majeur outre-Atlantique, a réalisé un chiffre d'affaires bien inférieur (427 millions de dollars). Sachant que Pandora est présent en bourse depuis 2011 et qu'il est valorisé à près de 5,8 milliards de dollars, cela laisse penser que Spotify pourrait atteindre des sommets bien plus élevés.
Il faut néanmoins préciser que la société européenne accuse des pertes importantes : 58,66 millions d'euros l'an passé, en hausse de 29 % par rapport à 2011. Cette levée de fonds lui permettra donc d'assurer ses lourds investissements, avant, enfin, d'en retirer les contreparties dans quelques années, sitôt le service mis en place dans le monde entier.
Après les USA, le Japon ?
D'après notre confrère, Spotify vise en effet une expansion mondiale à la Deezer. Le Japon, le deuxième pays le plus important au monde en matière de musique numérique, pourrait aussi faire parti des cibles du service. Aujourd'hui, le site est accessible dans un peu plus d'une trentaine de territoires à travers le globe, principalement en Europe ainsi que certains pays d'Amérique (États-Unis, Mexique, Argentine), d'Asie (Singapour, Taiwan, Hong-Kong, Malaisie) et d'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande).
Aux dernières nouvelles, Spotify comptait 660 employés, contre 311 en 2011 et 23 en 2009. Au regard de ses ambitions, son effectif devrait rapidement dépasser les 1000 salariés. Concernant Deezer, nous ne savons pas précisément quel est son effectif. Selon sa page LinkedIn, elle compte plus de 200 employés, mais moins de 500.