Toujours dominé par Intel, le marché des puces graphiques n'est pas au mieux. Le nombre d'unités livrées lors du troisième trimestre 2013 n'a en effet progressé que de 1,6 % par rapport au précédent trimestre, et il a surtout chuté de 8,8 % en un an. Jon Peddie Research s'attend d'ailleurs à un recul important des livraisons de GPU en 2013 par rapport à 2012.
Intel voit sa part de marché grimper à 63 %
Dans le marché des puces graphiques, les cartes dédiées, principalement vendues par AMD et NVIDIA, sont historiquement minoritaires. Cela explique pourquoi Intel domine les débats depuis de si longues années, la plupart des PC étant dépourvus de cartes spécialisées. Et le troisième trimestre 2013 ne déroge pas à la règle, bien au contraire, puisque la firme de Santa Clara a capté 63 % du marché à lui seul d'après Jon Peddie Research. Ce sont trois points de mieux en un an, et 1,2 point de mieux en trois mois.
Cette progression se fait logiquement aux dépens de ses concurrents NVIDIA et d'AMD, qui n'ont réussi à s'accaparer que 16,3 et 20,7 % du marché respectivement. Le caméléon affiche ainsi un recul de 2,3 points en un an, et une très légère hausse de 0,1 point en trois mois. AMD, pour sa part, ne perd que 0,3 point en un an, mais recule de 1,3 point en un trimestre.
AMD et NVIDIA souffrent par rapport à 2012
Dans les détails, l'institut nous apprend que AMD a vu ses livraisons d'APU (Accelerated Processing Unit) grimper de 27,8 % en trois mois pour les PC de bureau, tout en accusant une chute de 21,3 % dans les ordinateurs portables. Ses livraisons de cartes graphiques pour PC fixes ont régressé de 3,1 %, tandis que celle pour les portables ont reculé de 4,5 %. Globalement, la firme américaine a vu ses livraisons chuter de plus de 4 % en trois mois et même de 8,5 % en un an. Heureusement, AMD a pu compter sur la Xbox One et la PlayStation 4 pour réaliser des bénéfices.
NVIDIA, pour sa part, affiche une meilleure santé sur trois mois, mais pas sur un an. En effet, ses livraisons pour PC ont globalement crû de 2,3 % d'un trimestre sur l'autre, mais se sont effondrées de 18,7 % par rapport à 2012. JPR précise que ses livraisons de cartes graphiques pour ordinateur de bureau ont grimpé de 8,2 % en trois mois. Celles pour PC portables ont par contre reculé de 3,3 %.
Enfin, concernant Intel, il est de loin celui qui s'en sort le mieux, ceci grâce à son absence du marché des cartes graphiques dédiées, particulièrement touché par la crise (voir ci-dessous). L'entreprise a ainsi vu son nombre de puces EGP croître de 1,1 % pour les ordinateurs de bureau, et même de 5,1 % pour les portables, lui permettant d'afficher une croissance globale de 3,5 % sur trois mois. Quant à son bilan par rapport à 2012, il n'est en recul que de 2,7 %, ce qui est plutôt bon au regard des chiffres de la concurrence.
Un marché globalement en difficulté, la faute aux PC
Notez que la crise des PC se ressent particulièrement dans le secteur des puces graphiques. Ainsi, le nombre de puces livrées devrait atteindre seulement 436 millions d'unités cette année, contre 479 millions en 2012, soit tout de même une baisse non négligeable de 9 %. Mais cette crise a surtout un impact sur les ventes de cartes graphiques dédiées, secteur majeur pour AMD et NVIDIA. Or si en trois mois, ces cartes ont vu leur niveau de livraison se stabiliser (+0,12 %), en un an, elles se sont effondrées avec une quantité en chute de 18,8 %.
Enfin, Jon Peddie Research n'est pas des plus optimistes pour les années à venir, puisque l'institut s'attend à des livraisons de l'ordre de 429 millions d'unités en 2016, soit moins que cette année donc. Or le secteur des puces graphiques étant foncièrement lié à celui des PC, cela signifie donc que JPR n'espère aucun rebond significatif avant plusieurs années, ce qui va dans le sens des dernières prévisions d'IDC. Cet institut a ainsi estimé en septembre que même dans les pays émergents, les livraisons de PC en 2017 n'arriveront pas à surpasser celles de 2012.