Afin de lutter contre la pédopornographie sur Internet, les autorités britanniques ne se contentent pas de tenter de mettre au pas les moteurs de recherche. Les réseaux peer-to-peer, en tant que lieux dédiés aux échanges de fichiers en tous genre, font eux aussi l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics.
À l’issue du sommet organisé hier à Londres entre fournisseurs d’accès à Internet, associations et moteurs de recherche à propos de la « sûreté d’internet », les autorités britanniques ont mis en avant les différentes mesures et projets ayant émergé au fil des discussions de ces derniers mois. Outre les efforts promis quelques heures avant cette rencontre par Eric Schmidt, le gouvernement a notamment annoncé que Google et Microsoft allaient dès à présent travailler avec la National Crime Agency ainsi qu’avec l'Internet Watch Foundation - organisation spécialisée dans les signalements de contenus illicites - et ce dans l’optique de mettre au point un plan de lutte contre le partage d’images et de vidéos pédopornographiques sur les réseaux peer-to-peer.
Pour l’heure, l'Internet Watch Foundation (IWF) ne dispose pas de l’autorisation nécessaire pour surveiller les échanges effectués via des logiciels tels qu’eMule ou BitTorrent. Mais les choses pourraient bien évoluer. Selon le Guardian, une telle demande d’autorisation auprès du Bureau de l'Intérieur serait effectivement envisagée.
Même si la répartition des rôles et des responsabilités entre l’IWF et la National Crime Agency reste encore à préciser d’après un porte-parole du Premier ministre britannique, le quotidien explique que la fondation britannique devrait se servir de cette nouvelle capacité d’investigation pour plancher dans les six mois qui viennent sur la façon dont il serait possible d'identifier et écarter davantage les liens permettant de télécharger en P2P des contenus pédopornographiques. Dans la pratique, il serait par exemple question d’examiner les métadonnées relatives aux fichiers torrent correspondants, de sorte à resituer le contexte de leur publication.
Susie Hargreaves, présidente de l’IWF, s’est pour sa part félicitée du lancement de ce projet pilote entre les autorités britanniques, Google, Microsoft et sa fondation. « Nous allons travailler en partenariat afin d'identifier les voies au travers desquelles des contenus illicites sont partagés sous forme de torrent » a-t-elle indiqué dans un communiqué.