Ubisoft vient à son tour de dévoiler ses résultats financiers pour le premier semestre de son année fiscale 2014. Comme prévu l'ensemble n'est pas très glorieux, et les deux prochains trimestres ne seront pas non plus très enthousiasmants en raison du report des sorties de Watch_Dogs et de The Crew. Par contre, l'éditeur est très confiant pour l'année suivante.
Un passage difficile pour l'éditeur
Il y a tout juste un mois, Ubisoft annonçait devoir revoir significativement ses prévisions financières pour l'année fiscale en cours, en raison du report de la sortie de deux titres majeurs : Watch_Dogs et The Crew. Cette nouvelle fut suivie par un plongeon de plus de 25 % de la valeur boursière de l'éditeur, de quoi donner des sueurs froides à Yves Guillemot, son PDG.
C'est dans ce climat un peu tendu qu'Ubisoft vient de dévoiler ses résultats pour le premier semestre de l'année fiscale 2014, c'est-à-dire la période s'étalant du 1er avril au 30 septembre 2013. En l'espace de six mois, l'éditeur a généré un chiffre d'affaires de 293 millions d'euros, en hausse de 5 % par rapport à l'an passé. Faute de sorties majeures sur cette période, à l'exception de Splinter Cell Blacklist, c'est surtout le fond de catalogue qui est à l'origine de cette croissance. Avec des ventes à hauteur de 113 millions d'euros, son importance est en hausse de 16 % par rapport à l'an passé, grâce aux performances de Far Cry 3 et d'Assassin's Creed III.
Des pertes, pas de cash, mais tout va bien
Ceci étant, cette petite hausse du chiffre d'affaires n'est pas suffisante pour contrebalancer la forte hausse des dépenses en recherche et développement de l'entreprise. En effet en l'espace d'un an, celles-ci sont passées de 96,8 millions d'euros à 138,9 millions. En résulte une perte nette de 62,3 millions d'euros sur la première moitié de l'année, contre une perte de 32,3 millions d'euros douze mois plus tôt.
Concernant la trésorerie disponible, Ubisoft vit sur ses réserves et doit gérer un découvert de 141,8 millions d'euros, contre 152,4 millions d'euros il y a un an. La situation n'est cependant pas dramatique, elle est même plutôt habituelle pour l'éditeur.
En effet, le gros des ventes étant fait à la fin de l'année civile, le reste du temps, la firme doit piocher dans ses réserves de cash pour financer le développement de ses jeux et maintenir son activité. Ainsi, si au 31 mars 2013, 104,6 millions dormaient sur les comptes d'Ubisoft, 260,7 millions d'euros ont été consommés pour les activités courantes de la firme. Enfin, concernant ses prévisions pour la fin de l'année, elles restent les mêmes, avec un chiffre d'affaires compris entre 995 et 1 045 millions d'euros, pour une perte opérationnelle non-IFRS se situant entre 40 et 70 millions d'euros.
Ubisoft se sent prêt pour la Next-Gen
Malgré ces résultats en demi-teinte, l'éditeur est visiblement très confiant quant à son avenir. Selon lui, les jeux proposant un monde ouvert, comme Skyrim, Grand Theft Auto V, Far Cry 3 ou la série Assassin's Creed représentent une part grandissante du marché. Justement, avec huit jeux « open world » lancés en l'espace de 7 ans (six volets d'Assassin's Creed ainsi que Far Cry 2 et 3) Ubisoft se dit prêt à relever le défi.
Du côté des jeux dématérialisés et free-to play, l'éditeur fait valoir son expérience longue de quatre ans, sur de nombreux titres allant de ceux sur navigateur, à ceux sur mobiles et quelques-uns plus importants comme ShootMania et TrackMania.
Enfin, Ubisoft pense pouvoir fournir dès l'an prochain un catalogue important de titres, basés sur des franchises bien établies, mais également sur de nouvelles marques. Ceci devrait permettre à l'éditeur de générer un bénéfice opérationnel d'au moins 150 millions d'euros, ce qui suffirait à faire oublier cette année un peu difficile.
Du côté des marchés financiers, ces résultats sont accueillis de façon plutôt mitigée, puisqu'après un court plongeon, l'action ne perd que 0,5 % de sa valeur au moment où nous écrivons ces lignes. Ubisoft est valorisé à 900 millions d'euros, une paille comparée aux 8,2 milliards de dollars d'Electronic Arts ou aux 11,9 milliards de dollars d'Activision-Blizzard.