Quatre internautes viennent d’écoper de peines de 100 euros d’amende, avec ou sans sursis, pour avoir injurié publiquement et diffamé la présidente d’une organisation anti-corrida sur Facebook. Près d’un an après les faits, la plaignante a ainsi réussi à obtenir gain de cause auprès de la justice française, ainsi qu’un euro de dommages et intérêts.
Les faits remontent à novembre 2012. Plusieurs internautes s’en prennent sur Facebook à Claire Starozinski, présidente de l'Alliance Anticorrida, et ce au détour d'un « événement ». « Cette femme se contente de voler le travail des autres pour se faire mousser dans la presse et récolter de l’argent de ses adhérents, qu’elle ne réinvesti jamais dans la cause » lance par exemple l’un de ces militants - pourtant eux aussi opposés à la tauromachie. À ce type d’allégation s’ajoutent les insultes : « On ne dit pas salope, on dit madame la salope ! » lâche, également à titre d’illustration, l’une des internautes en question.
Tant et si bien que Claire Starozinski finit par déposer plainte. L’affaire a ensuite été examinée par le tribunal correctionnel de Nîmes, même si entre temps, l'une des prévenues adressera une lettre d'excuses à la plaignante ainsi qu'au président du tribunal. Vendredi dernier, les juges ont rendu leur verdict. Résultat des courses : tous les prévenus ont été reconnus coupables, soit d’injures publiques, soit de diffamation. Alors qu'ils plaidaient tous la relaxe, deux ont écopé d'une peine de 100 euros d'amende, les deux autres d'une peine de 100 euros d'amende mais avec sursis. Cela signifie qu’ils ne devront s’acquitter d’une telle somme que s’ils venaient à être condamné à nouveau dans le cadre d’une affaire quelconque.
Les juges ont également attribué un euro symbolique de dommages et intérêts à Claire Starozinski et à l'Alliance Anticorrida. Les prévenus devront en outre verser 700 euros au titre des frais de justice.
Si la décision a été rapidement saluée par l'Alliance Anticorrida, sa présidente nous a confié son désarroi. « Ils continuent ailleurs » a-t-elle expliqué à PC INpact, en ce que les propos litigieux continueraient sur Facebook. Cette affaire permet quoi qu'il en soit de rappeler que des propos tenus sur un réseau social tel que Facebook peuvent effectivement engager la responsabilité de leurs auteurs. L’on se souvient à cet égard de cette condamnation de deux jeunes utilisateurs de Facebook, en janvier dernier, l’un ayant écopé de 40 heures de travail d’intérêt général, l’autre d’une amende de 300 euros, et ce pour avoir appelé à la mort d’un enfant handicapé sur le célèbre réseau social.