Un député interpelle l'exécutif contre le porno « en accès libre sur internet »

Les ébats parlementaires

Tandis que nos voisins britanniques s’apprêtent à bloquer par défaut l'accès aux sites pornographiques, qu'est-ce que pourrait faire la France pour mettre davantage à l’abri ses mineurs ? Telle est l’interrogation d’un élu du Palais Bourbon, lequel vient d’interpeller le gouvernement à ce sujet.

demilly

 

Stéphane Demilly est le député (UDI) de la Somme. Au travers d’une question écrite publiée ce matin au Journal Officiel, l’élu vient d’interpeller la ministre de la Jeunesse et des sports, Valérie Fourneyron, à propos de l’accès des jeunes aux contenus à caractère pornographique sur Internet. Pour appuyer sa requête, le parlementaire met en avant un « rapport » du chef du pôle gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg datant de février 2012, et selon lequel « 80 % des garçons de 14 à 18 ans et 45 % des filles du même âge ont visionné un film porno dans l'année ».

 

Face à ce constat (identique à une précédente étude menée pour le CSA en 2003), Stéphane Demilly estime que ce phénomène est « un réel danger » pour un public aussi « fragile et influençable ». Surtout, il demande à Valérie Fourneyron de bien vouloir lui expliquer ce qu’elle compte faire d’une part « pour améliorer la protection des jeunes », mais aussi dans l’optique de « développer une politique de prévention efficace contre la pornographie en accès libre sur internet ».

Quid de la  « pornographie en accès libre sur internet »

Si le député ne précise pas ce qu’il entend par « politique de prévention efficace », ni par « pornographie en accès libre sur internet » (est-ce les contenus accessibles sans barrière relative à l’âge, les contenus gratuits,... ?), notons que le professeur Israël Nisand, l’auteur du rapport sur lequel s’appuie le parlementaire, demandait en septembre 2012 à ce que « les serveurs d’accès Internet ne puissent plus montrer une seule image pornographique sans que l’on ait donné un numéro de carte bancaire ». L’homme faisait alors valoir qu’ « aujourd’hui, les jeunes surfent facilement sur les sites pornographiques sans débourser un seul centime. Les parents pensent parfois que le contrôle Internet suffit, mais les adolescents peuvent aller sur l’ordinateur d’un copain ou y avoir accès sur un smartphone » (voir son interview dans La Croix).

 

En attendant la réponse de la ministre de la Jeunesse et des sports, rappelons que Stéphane Demilly n’est pas le premier député à s’inquiéter d’un tel phénomène. L’on se souvient notamment de l’initiative du député UMP Christian Vanneste, qui avait déposé en juillet 2011 une proposition de loi « visant à lutter contre la pornographie ». Le parlementaire esquissait alors un système de blocage par défaut des sites X. Si son projet n’a pas abouti, les britanniques semblent en revanche sur le point de mettre en place un dispositif similaire. David Cameron, le Premier ministre du Royaume-Uni, a en effet dévoilé son plan cet été : les fournisseurs d’accès à Internet du pays vont devoir imposer des filtres à leurs clients d’ici la fin de l’année prochaine. Si un abonné ne veut pas d’un tel blocage par défaut, il devra en faire la demande expresse auprès de son opérateur.

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