Les soupçons de match de handball truqué font les gros titres : les autorités enquêtent sur des gains importants qui auraient été empochés par des joueurs de l’équipe et leur entourage. La ministre prévoit un décret d'ici la fin de l'année. En fait, une mesure sollicitée l'an passée par l'ARJEL.
Une information judiciaire a été ouverte, visant des cas de « corruption active et passive » ou encore « d'escroquerie et de recel d'escroquerie » dont serait victime la Française des Jeux. 17 personnes ont été arrêtées dont plusieurs joueurs de l’équipe de Montpellier. Selon les dernières informations, ils devraient reconnaître avoir parié, mais non triché.
Fait intéressant, la ministre des sports a indiqué au Journal du Dimanche qu’un décret d’application « en cours de rédaction, sera publié avant la fin de l’année ». Finalité de ce texte administratif ? « Pour que la lutte soit efficace, ceux qui sont interdits de paris en raison d’un conflit d’intérêts (joueurs, techniciens, organisateurs, intermédiaires, etc.) doivent être connus par les opérateurs et les autorités de régulation » ajoute Valérie Fourneyron.
Les recommandations de l'ARJEL
Cette idée n’est pas nouvelle. Elle correspond très exactement à l’une des propositions faites par l’ARJEL, l’autorité de régulation des jeux en ligne. En mars 2011, celle-ci militait pour que soit contrôlée « l'interdiction faite aux acteurs de la compétition d'engager un pari sur cette compétition ». A ce jour, ce contrôle n'est géré que par les fédérations et encore... a posteriori (article 32 de la loi du 12 mai 2010 sur les jeux d'argent en ligne)
Spécialement, dans son rapport, l’ARJEL réclamait un groupe de travail sous l’égide du Ministère des Sports, avec le concours de l’ARJEL et de la CNIL, « réunissant les fédérations sportives, les organisateurs sportifs de droit privé et les opérateurs agréés pour mettre en place un dispositif opérationnel de croisement des fichiers afin d’assurer le contrôle de l’interdiction faite aux acteurs de la compétition de parier ». Et l’autorité de tirer la sonnette d’alarme : « l’absence de tels dispositifs opérationnels doit être « sanctionnée » dans le cadre de l’évaluation des conventions d’objectifs ».
Lutter contre les incitations à parier
Dans les colonnes du JDD, la ministre annonce aussi qu’elle veut « également limiter toutes les incitations à parier, cette publicité permanente pour les paris sportifs qui encourage l’addiction ». Incitation ? Addiction ? En attendant la relecture de la loi ARJEL, la ministre devrait apprécier le petit lien publicitaire qui ponctue son échange :