Même s’il n'est aujourd'hui plus possible de s'en servir pour partager des fichiers, LimeWire continue de susciter des ennuis judiciaires à ses concepteurs. Ces derniers étaient en effet poursuivis depuis plus d’un an par différents studios de cinéma américain. Ceux-ci ont néanmoins décidé d’abandonner leurs poursuites.
Cela fait maintenant plus de trois ans que le logiciel de peer-to-peer LimeWire ne permet plus aucun téléchargement, qu’il soit légal ou non. Et pour cause : l’entreprise ayant développé le programme, ainsi que son fondateur, Mark Gorton, ont été condamnés en mai 2010 par la justice américaine pour avoir « commis des actes de concurrence déloyale et encouragé à des infractions au droit d'auteur ». Suite aux poursuites engagées par la RIAA, le lobby de l’industrie musicale américaine, une injonction était accordée dans les mois suivants afin que LimeWire soit contraint de cesser ses activités. Le bras armé des majors a au passage obtenu 105 millions de dollars de dommages et intérêts.
Manifestement attirés par les gains suscités par cette action, plusieurs grands studios du cinéma américain se sont engouffrés dans la brèche. En février 2012, la Twentieth Century Fox, Viacom, Disney, Paramount Pictures et Warner Bros décidaient ainsi d’engager à leur tour des poursuites contre LimeWire et son fondateur. Ces derniers étaient accusés d’avoir porté atteinte à leurs droits d’auteur, relatifs à différents films et séries tels que Shrek, Avatar, Desperate Housewives ou Harry Potter. Ils réclamaient eux aussi plusieurs centaines de millions de dollars d’indemnités.
Mais cette action judiciaire a manifestement tourné au vinaigre. Les studios ont en effet décidé de lâcher prise la semaine dernière, en abandonnant officiellement leurs poursuites. Cela signifie que cette affaire est désormais close et que LimeWire ne leur versera pas de dommages et intérêts. Les motifs de ce renoncement ne sont pas précisés, mais il est possible que les majors du cinéma aient préféré stopper les dépenses avant que le procès ne leur coûte plus qu’il n'aurait pu leur rapporter.
On rappellera que les ayants droit du cinéma américain ont cependant réussi à faire fermer il y a quelques semaines le site de liens torrent IsoHunt, suite à un accord avec son fondateur. Ce dernier a même accepté de verser 110 millions de dollars à la MPAA, le lobby de studios hollywoodiens. Sauf que quelques jours seulement après que le site ait coupé les vannes, un clone a pris le relai...