Fin 2010, la SNCF embarquait dans un train une cohorte de journalistes pour leur montrer les charmes de son offre BoxTGV (notre actualité). L’accès internet à 240 km/h sur la ligne Est était sur les rails. Trois ans plus tard, c’est la douche froide à regarder la réponse gouvernementale faite au député Lionel Tardy.
Formules à l’heure, formules illimitées, un serveur embarqué avec des contenus multimédias dont des films, des concerts, ou des programmes pour enfants, et même des cours informatiques et de cuisine. Voilà le pack que dévoilait fièrement la SNCF en octobre 2010.
L'expérience du TGV Est
L’offre BoxTGV était lancée à partir du 1er décembre 2010 au plus grand bonheur des 12 millions de voyageurs du réseau Est qui empruntent les 52 rames en service. Cependant, déjà pointaient quelques nuages, spécialement le coût de l’infrastructure par rame, mise en musique par Alstom, Eutelsat et Orange. « Techniquement très complexe à être mis en œuvre et un coût assez important : 350 000 euros pour mettre en place l’infrastructure pour capter le satellite » nous expliquait Barbara Dalibard, la directrice générale de la SNCF Voyages. Chaque TGV embarque en effet une antenne satellite afin ensuite de distribuer l’accès internet dans chaque voiture (vitesse de connexion théorique 2 Mb/s en débit descendant et 512 kb/s en débit montant).
« Notre objectif, c’est de tester sur cet ensemble de rames l’appétit des clients, pour faciliter leur voyage. En fonction des résultats, on verra si on généralise. Pour le moment nous n’avons pas de prévisions. On décidera le cas échéant de déployer. »
Des coûts trop importants
Trois ans plus tard, le ministre des Transports a répondu à une question de Lionel Tardy qui voulait savoir ce que le gouvernement comptait faire avec la SNCF « pour accélérer ce déploiement nécessaire et demandé par de nombreux usagers ». Autant le dire, le député UMP de Haute-Savoie devra patienter sur le quai de la gare. Si le Gouvernement assure qu’il souhaite « que la SNCF déploie au cours des prochaines années une solution permettant aux voyageurs de bénéficier sur l'ensemble des liaisons TGV d'un accès à internet à bord des trains », en pratique, il y aura du retard sur le tableau d’affichage.
« D'un point de vue technique, équiper un TGV en Wi-Fi requiert, du fait de la vitesse du train, la mise en œuvre de solutions plus élaborées que celles utilisées pour équiper un lieu public, comme une gare, ou un véhicule se déplaçant à faible vitesse, comme un bus ». Or, l'installation d’Internet sur le TGV Est « se révèle coûteuse, aussi bien en investissement qu'en maintenance », du coup, « en l'état, ces coûts ne permettent pas de trouver un modèle économique autorisant un déploiement de cette offre de service sur l'ensemble des liaisons TGV à très court terme ».
Le gouvernement renvoie du coup ce chantier à un avenir plus ou moins lointain assurant pour l’heure que la SNCF « travaille à identifier une solution technologique innovante et un modèle économique compatible avec le déploiement voulu ». Pour sa part, le Gouvernement promet de mettre en place une réglementation facilitant « ce développement tant attendu par nos concitoyens. »