Le gouvernement va lancer une étude sur l’addiction des jeunes aux écrans

L'addiction s'il vous plaît

Alors que le nombre d’écrans équipant les foyers français ne cesse d'augmenter (ordinateurs, smartphones, tablettes,...) le ministère de la Jeunesse et des sports vient d’annoncer qu’une étude allait être menée par des experts des sciences neurologiques et des sciences sociales au sujet des « conduites addictives aux médias numériques de l'enfant et de l'adolescent ». Même si aucun calendrier n’est évoqué, l’exécutif songe déjà à la mise en place d’un programme de prévention afin de lutter contre l'excès de temps passé devant les écrans.

enfant ordinateur

 

Interrogée par un député au sujet du développement des addictions chez les jeunes, la ministre de la Jeunesse et des sports a annoncé cette semaine l’organisation prochaine « d'une étude portant sur les conduites addictives aux médias numériques de l'enfant et de l'adolescent ». Valérie Fourneyron affirme en effet avoir « pris en compte la préoccupation émergente » s’agissant des comportements parfois addictifs des jeunes vis-à-vis « des interfaces numériques ». L’intéressée met d’ailleurs en avant les conséquences sanitaires et sociales d’un tel phénomène : difficultés de concentration sur les apprentissages à l'école, diminution du temps de sommeil, réduction de l'activité physique, augmentation de l'isolement social...

 

« Une étude institutionnelle sera conduite avec l'appui d'experts des sciences neurologiques et des sciences sociales. La participation des associations nationales de jeunesse et d'éducation populaire devrait permettre de mieux comprendre la réalité de cette addiction » promet la ministre, avant de préciser qu’un diagnostic devrait être établi à la suite de cette étude. « Des objectifs stratégiques seront [alors] proposés pour développer un programme de prévention pour lutter contre l'excès de temps passé devant les écrans ».

Vers un programme de prévention contre les excès de temps passé devant les écrans

Valérie Fourneyron souligne que cette étude s’inscrit dans le cadre du « plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 », lequel fut présenté en septembre dernier par l’exécutif (PDF). Sauf que cette étude n’était pas encore clairement officialisée, cette feuille de route insistant simplement sur le fait qu’il faudrait développer « les connaissances sur les risques psychosociaux associés à des pratiques excessives précoces de jeux, de l’Internet, des écrans ». Le plan poussait alors en faveur de la « la création d’un consortium de chercheurs autour d’un projet d’enquêtes piloté par les partenaires institutionnels concernés (MILDT, INPES, etc.) ». Il était d’ailleurs prévu d’aller au-delà du seul public « jeune », en ce qu’il est indiqué que « ce consortium permettra d’étendre à l’ensemble de la population et au secteur des jeux en dur la démarche de développement des connaissances sur le jeu excessif ou pathologique ». Nous avons contacté le ministère afin d'en savoir davantage, notamment en termes de calendrier. 

L'hôpital Marmottan reçoit moins d'une cinquantaine de joueurs en réseau par an

Rappelons quoi qu’il en soit que l’addiction aux jeux vidéo fut évoquée en février dernier auprès de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, lequel organisait une audition autour du thème « Prémunir la société contre le risque de la dépendance numérique » (voir le compte rendu). Marc Valleur, médecin-chef à l'hôpital Marmottan, expliquait alors que l’addiction aux jeux en réseaux sur Internet était une pathologie dont la prévalence était à ses yeux « infime ». L’intéressé mettait en avant le fait qu’une « inquiétude parentale considérable » s’exprimait pour ce qu’il qualifiait de « réalité clinique ». Cependant, il jugeait celle-ci « extrêmement faible » sur un plan numérique : « Si nous accueillons moins d’une cinquantaine de jeunes joueurs en réseau par an, nous recevons tous les jours des appels téléphoniques de parents affolés ».

 

Afin de prévenir cette addiction aux jeux en réseau, l’homme en appelait néanmoins à un « développement de la qualité des jeux ». Tout en insistant sur la responsabilité des éditeurs, le médecin s’expliquait : « Plus ils seront intéressants et complexes, plus il faudra, pour jouer, utiliser son imagination et sa pensée, moins ils seront addictifs, car on devient en général "addict" à des conduites répétitives ».

 

D’une manière plus large, Marc Valleur estimait qu’il serait pertinent d'améliorer l’éducation des adolescents aux nouveaux médias et au décryptage des images. « D’énormes progrès doivent être faits dans les familles et au sein de l’Éducation nationale pour enseigner aux jeunes gens les dangers, les risques et la bonne utilisation de l’Internet. Car un même objet, le jeu en réseau, peut être utilisé soit de manière enrichissante, soit de manière abrutissante, pour faire le vide et rendre son cerveau "disponible pour la publicité"... »

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