Après la MPAA, le puissant lobby des majors du cinéma américain, c’est au tour de la Recording Industry Association of America (RIAA) de transmettre à l’administration Obama sa liste de sites « pirates » qu'elle aimerait voir disparaître.
Comme chaque année, la RIAA vient de transmettre au département américain du commerce sa liste des acteurs étrangers ne respectant pas le copyright de ses membres. Il s’agit en quelque sorte d’une « liste noire » des pires sites que la puissante organisation aimerait voir mis hors d’état de nuire, et ce sous l’impulsion du gouvernement des États-Unis. L’exécutif se sert en effet de ces doléances pour publier (habituellement dans le courant du mois de décembre) sa propre liste officielle des acteurs à pointer du doigt lors des discussions diplomatiques avec les pays concernés.
De fait, la liste de la RIAA est plus longue et détaillée que celle de la MPAA. Voici un condensé des principaux sites dénoncés par l’organisation américaine.
Peer-to-peer
- ThePirateBay.sx
- KickAss.to
- Torrentz.eu
- Bitsnoop.com
- ExtraTorrent.cc
- Torrenthound.com
- Fenopy.se
- Monova.org
- Torrentreactor.net
- Sumotorrent.sx
Le bras armé de l’industrie musicale américaine retient que 94 % des échanges illicites de fichiers musicaux effectués en peer-to-peer passent aujourd’hui par un client BitTorrent. D’un point de vue juridique, l’on notera que la RIAA souligne que « quelques-uns » des sites indexant des liens torrent répondent à ses demandes de retrait. Mais l’organisation estime qu’il ne s’agit là qu’un d’une complaisance de façade. « L’un des principaux problèmes de l’utilisation des demandes de retrait, c’est que le même contenu illicite peut facilement être à nouveau publié très rapidement » regrette ainsi le lobby.
Déplorant ce jeu interminable de « chat et de la souris », la RIAA poursuit en affirmant qu’il est donc « impératif que les administrateurs de sites BitTorrent prennent des mesures raisonnables pour cesser d’indexer les torrents illicites ». À mots semi couverts, l’organisation suggère - tout comme l’année dernière - que le site notifié une première fois doive non seulement retirer, mais également éviter la remise en ligne d'un contenu. Une mesure qui implique un dispositif de filtrage.
Hébergeurs de fichiers
- Uploaded.net
- 4shared.com
- Zippyshare.com
- Rapidgator.net
- Turbobit.net
- Freakshare.com
- Bitshare.com
- Extabit.com
L’ensemble de ces hébergeurs de fichiers est décrit comme « directement engagé dans le stockage et la distribution de contenus illicites ». Selon la RIAA, la plupart d’entre eux ne seraient d’ailleurs « pas viable économiquement sans le piratage ».
Ici, la problématique liée aux demandes de retrait est différente, l’organisation expliquant qu’elle ne peut signaler la présence de contenus illicites que lorsque les liens de téléchargement sont partagés publiquement. « Cela signifie que les ayants droit doivent surveiller des liens proposés par des tiers - blogs, forums et moteurs de recherche - afin de trouver l'information nécessaire pour notifier l’hébergeur ». Face à cette charge, le lobby considère que l’hébergeur « serait clairement le mieux placé pour localiser les contenus sur ses propres serveurs et prendre les mesures appropriées ». Il cite alors les efforts effectués par Hulkshare, Mediafire et DepositFiles - qui ne figurent d’ailleurs pas dans sa liste. Ici encore, l'on devine les aspirations de la RIAA vers davantage de filtrage des contenus hébergés.
Différents sites de téléchargement
- Filestube.com
- Hibogo.net
- Wedisk.co.kr
- Wawa-mania.ec
- Bajui.com
- Goear.com
- Rnbexclusive.se
L’on retiendra ici la présence de Wawa-Mania, site à propos duquel la RIAA affirme que « 70 % de ses utilisateurs sont Français ». L’organisation rappelle d’ailleurs que ce site de liens a fait l’objet d’une plainte de la SACEM en 2009, mais que le dossier est toujours « en l’attente de décision judiciaire ».