Depuis ce matin, la grande majorité des internautes britanniques ne peut plus accéder à 21 sites tels qu’ExtraTorrent, BitSnoop, FilesTube ou Torrentz. Et pour cause : le lobby des majors de la musique a obtenu de la justice le blocage de ces sites au Royaume-Uni.
C’est aujourd’hui, mercredi 30 octobre, que doit entrer en vigueur outre-Manche une décision de justice prise par la Haute cour suite à une requête déposée par la British Phonographic Industry, le lobby britannique des majors de la musique. Les six principaux fournisseurs d’accès à Internet du pays (BSkyB, BT, Everything Everywhere, TalkTalk, Virgin Media et O2) ont en effet reçu l'ordre de bloquer 21 sites liés à du partage illicite de fichiers sur Internet : moteurs de recherche pour du téléchargement direct, sites de liens torrent, etc. La BBC dévoile d’ailleurs la liste complète des sites concernés :
- Abmp3
- BeeMP3
- Bomb-Mp3
- FileCrop
- FilesTube
- Mp3Juices
- eMp3World
- Mp3lemon
- Mp3Raid
- Mp3skull
- NewAlbumReleases
- Rapidlibrary
- 1337x
- BitSnoop
- ExtraTorrent
- Monova
- TorrentCrazy
- TorrentDownloads
- TorrentHound
- Torrentreactor
- Torrentz
Si la décision de justice ayant permis de valider ces blocages n’est pour l’heure pas publique, Geoff Taylor, le numéro un de la BPI, n’a pas manqué de mettre en avant le rôle de son organisation dans ce qui constitue une nouvelle prise de choix pour la puissante organisation. « Nous avons demandé à ces sites de cesser leurs atteintes au copyright, mais ils ne l’ont malheureusement pas fait. Nous n’avons donc pas eu d’autre choix que de demander ceci auprès des tribunaux », a-t-il expliqué au Guardian, avant d’ajouter que le juge en charge du dossier avait « examiné les preuves et déclaré que les FAI ne devaient pas permettre d’accéder [à ces sites] ».
Ce faisant, la liste des sites bloqués au nom de la protection du droit d’auteur ne cesse de s’allonger outre-Manche : The Pirate Bay, Fenopy, H33t, Kickass Torrents, FirstRow,... Mais ces blocages sont-ils vraiment efficaces ? L’exemple de The Pirate Bay démontre bien que des proxys permettant de contourner une telle mesure de rétorsion peuvent rapidement se mettre en place. La BPI en est d’ailleurs consciente puisqu’elle a engagé - avec succès - un bras de fer avec le Parti pirate britannique à ce sujet il y a un an. D'autre part, rappelons qu'une récente étude menée aux Pays-Bas concluait qu’il n’y avait aucune indication forte attestant de l'efficacité sur le long terme d'une telle approche.