Amazon a aussi publié ses résultats trimestriels, et à l'instar de Microsoft ou encore de Google, ils sont en forte progression. Si le libraire en ligne demeure toujours aussi imprécis concernant ses ventes de liseuses et tablettes Kindle, il n'en demeure pas moins que ses ventes sont en forte croissance, y compris du côté de ses services. Quant à ses pertes, elles affichent une baisse importante, ceci malgré des frais de livraisons très importants.
La liseuse Kindle Paperwhite
Des pertes limitées, un chiffre d'affaires qui explose
Amazon est une entreprise atypique. En croissance constante depuis sa création il y a dix-huit ans, la société a décidé il y a quelques années de ne plus faire de bénéfice (ou très peu), ceci du fait de prix cassé sur certains produits ou services. Un bon moyen de tuer la concurrence (vente en ligne) ou de s'infiltrer plus aisément dans de nouveaux secteurs (tablettes tactiles). Résultat, elle cumule les pertes et ne reverse aucun dividende à ses actionnaires, à l'instar de Google par ailleurs, bien que ce dernier cumule les bénéfices par milliards.
Pour ce trimestre, Amazon a d'ailleurs enregistré une perte nette de 41 millions de dollars. Cela n'a rien de dramatique toutefois, tant cela ne représente qu'une goutte d'eau par rapport à son chiffre d'affaires de 17,092 milliards de dollars, en hausse de 24 % sur un an. Qui plus est, l'an passé, la société réalisait une perte de 274 millions de dollars. Cela ne l'empêche pas toutefois de réaliser une marge brute de 27,70 %, soit tout de même 4,726 milliards de dollars.
Dans les détails, l'entreprise américaine précise avoir cumulé 13,808 milliards de dollars de produits vendus (+19,6 %), tandis que ses services ont généré 3,284 milliards de dollars (+45,3 %). Le secteur des médias n'a réalisé qu'une faible croissance de 9,4 % avec un chiffre d'affaires de 5,033 milliards. A contrario, la branche électronique et autres a crû de 29 %, avec un CA de 11 milliards.
Des livraisons très coûteuses
Point très intéressant, Amazon précise dans ses documents que les livraisons ont généré un chiffre d'affaires de 721 millions de dollars, en hausse de 39 %, pour des coûts de l'ordre de... 1,532 milliard de dollars. Résultat, les livraisons lui ont coûté lors de ce trimestre 811 millions de dollars, soit une augmentation de ses frais de 28 % par rapport à l'an passé. Sur neuf mois, soit depuis le début de l'année, les livraisons ont généré 1,999 milliard de dollars (+38 %) pour des frais de 4,291 milliards (+29 %), soit une balance négative de 2,292 milliards de dollars (+21 %). Cela représente un peu moins de 5 % de ses ventes, ce qui est tout sauf négligeable. On comprend dès lors mieux pourquoi les libraires français se plaignent des pratiques d'Amazon et poussent à l'interdiction des frais de ports gratuits en passant par une loi.
Concernant la France justement, la boutique en ligne indique dans ses documents financiers que certaines de ses filiales étrangères font l'objet d'un examen ou d'une enquête administrative. C'est notamment le cas de la France, où le fisc est remonté jusqu'à l'année 2006. Amazon précise que cela pourrait avoir un impact sur ses finances, sachant que les autorités ont demandé 250 millions de dollars, ce que nous savons depuis plusieurs mois déjà. La société se dit toutefois « en désaccord avec l'évaluation » du fisc et assure vouloir contester cette somme. Tous les recours administratifs seront ainsi utilisés promet Amazon, et si cela ne suffit pas, il ira devant la justice affirme-t-il.
La France n'est cependant pas le seul territoire à créer des problèmes, puisque la Chine, l'Allemagne, le Japon, le Luxembourg et le Royaume-Uni devraient aussi s'intéresser aux bilans financiers d'Amazon de 2003 à ce jour. Des audits et examens qui pourraient avoir de sérieuses conséquences financières en cas de redressement.
Toujours plus de recrutements, surtout aux États-Unis
Géographiquement, Amazon reste très dépendant de l'Amérique du Nord, où il réalise encore plus de 60 % de son chiffre d'affaires, soit 10,301 milliards de dollars. Cela représente une hausse de 31 %, tandis que le reste du monde c'est-à-dire la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Chine, le Japon, et l'Inde, n'ont réalisé un CA cumulé que de 6,791 milliards (+15 %).
Enfin, concernant ses employés, Amazon annonce avoir commencé à embaucher et former 70 000 nouveaux salariés à temps plein aux États-Unis dans le but d'assurer le service qui s'annonce gigantesque en vue des fêtes de fin d'année. Une partie de ces 70 000 employés saisonniers sera gardée par Amazon promet l'enseigne. En tout, elle comptait au 30 septembre dernier 109 800 employés, soit près de 13 000 de plus qu'au 30 juin, et même 28 000 de plus que l'an passé.