Les discussions de cette nuit entre les dirigeants des vingt-huit États membres de l’Union européenne n’ont pas conduit à une réponse unanime s’agissant des accusations à l'encontre des services de renseignement américain. La France et l’Allemagne portent effectivement seuls une initiative visant à engager des « discussions bilatérales » avec les États-Unis, l’objectif étant de s’accorder d’ici la fin 2013 sur des relations mutuelles à entretenir dans le domaine du renseignement.
Alors que plusieurs médias européens ont apportés cette semaine de nouvelles informations portant sur l’ampleur des activités d’espionnage de la NSA vis-à-vis de ses alliés européens, les Vingt-Huit ont eu beaucoup de mal à se mettre d’accord sur la réponse à apporter à cette épineuse problématique. L’occasion était pourtant idéale. Hier et aujourd’hui, les dirigeants des différents États membres de l’Union européenne sont en effet réunis à Bruxelles pour un Conseil européen - pour lequel le numérique a d’ailleurs été mis à l’ordre du jour.
Les conclusions publiées à l’issue des discussions de cette nuit (PDF) indiquent que les Vingt-Huit soutiennent ainsi les collectes de renseignements en tant qu’élément « vital de la lutte contre le terrorisme ». Mais surtout, les différents exécutifs affirment avoir « pris note de l'intention de la France et de l'Allemagne d'engager des discussions bilatérales avec les États-Unis dans le but de trouver d'ici à la fin de l'année un accord sur leurs relations mutuelles dans ce domaine [celui de la collecte de renseignements, ndlr] ».
La France et l'Allemagne misent sur un accord d'ici la fin de l'année
Cela signifie que Paris et Berlin font pour l’instant cavaliers seuls, même s’ils invitent néanmoins les autres États à rejoindre leur initiative. Rappelons que les autorités françaises ont déjà promis qu’une « coopération bilatérale » allait se mettre en place avec les États-Unis. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a en effet expliqué mercredi que François Hollande voulait « que s’engage une coopération bilatérale entre les services de renseignement français et les services de renseignement américains pour y voir plus clair sur ce sujet et encadrer les choses, ce que le président Obama a accepté ». La ministre a d’ailleurs bien insisté : « cela va se faire ».
« Il y a un coup d'arrêt à porter et des clarifications à exiger » a à nouveau tambouriné François Hollande ce matin à l’occasion d’une conférence de presse, comme le rapporte France Info. Le Conseil européen a par ailleurs appelé le groupe de travail s’étant mis en place suite aux différentes révélations de l’affaire Snowden à « des progrès rapides et constructifs ». Rappelons que le rapport de l'enquête menée par le Parlement européen est attendu pour la fin de l’année.