Dernièrement, nombre d'éditeurs s'intéressent à l'idée de pouvoir adapter au cinéma leurs franchises les plus rentables. Ubisoft a par exemple clairement annoncé la couleur en déclarant vouloir porter ses licences majeures sur le grand écran. Chez Activision, Eric Hirshberg ne partage pas le même avis et préfère se concentrer sur son cœur de métier.
Beyond : Two Souls, à mi-chemin entre les deux univers.
Eric Hirshberg, le PDG d'Activision Publishing a un avis bien tranché quant au portage de franchises vidéoludiques sur le grand écran. Devant nos confrères d'Edge Online, il explique qu'il ne partage pas « cet étrange désir de vouloir transformer les jeux vidéo en films ou de rapprocher leur comportement de celui des films ». Les créateurs de Beyond : Two Souls apprécieront.
En effet, selon lui, chaque média doit garder sa place et se concentrer sur ce qu'il fait de mieux. Inutile donc de mélanger les genres. « Quand je vois les jeux comme une forme d'art, c'est parce qu'ils nous transportent. C'est parce qu'ils sont interactifs, parce que l'on est plus impliqué dans l'expérience que dans n'importe quelle autre forme de divertissement, tout commence par là. Et évidemment l'endroit le plus naturel où amener les gens, c'est au coeur d'une expérience qu'ils ne peuvent vivre tous les jours. Parfois c'est conduire une voiture de sport, parfois c'est devenir un athlète professionnel, parfois une rockstar ou un héros dans un univers fantastique », explique le dirigeant
« Je crois que c'est ce que les jeux font de mieux et je m'attends à ce que ce soit encore la base même des jeux pendant longtemps. Je ne sais pas si les comédies romantiques correspondent à ce modèle. Je crois que la télévision et le cinéma le font mieux. Il y a cet étrange désir de vouloir transformer les jeux vidéo en films ou de rapprocher leur comportement de celui des films ; je ne partage pas ce désir. Les jeux sont merveilleux tels qu'ils sont et font certaines choses bien mieux que d'autres formes de médias » conclut Hirshberg.
Cet avis, les plus gros concurrents d'Activision ne semblent pas le partager, à commencer par sa propre filiale Blizzard, qui travaille actuellement sur un film basé sur la licence Warcraft, avec semble-t-il un budget plutôt élevé. Electronic Arts compte aussi bien faire ses débuts au cinéma avec Need for Speed. Chez Ubisoft, la stratégie est même plus large puisque Les Lapins Crétins se voient même déclinés sur la petite lucarne, mais également sur... Xbox One. D'ailleurs, la console aura également le droit à une série exclusive basée sur l'univers de Halo et dirigée par Steven Spielberg.
Alors que tout le monde semble avancer ses pions vers Hollywood, la position d'Activision est en contrepied complet avec celle de ses concurrents. Il reste donc à voir si cette stratégie s'avérera payante sur le long terme, mais pour l'heure, nous sommes encore à l'abri de voir débarquer un Call of Duty chaque année au cinéma.
