« Hadopi, une expérience amère » pour Frédéric Mitterrand

Amère à boire ?

Aux manettes du ministère de la Culture alors que la Hadopi envoyait ses premiers mails d’avertissement aux abonnés français, Frédéric Mitterrand est revenu il y a peu sur la manière dont il avait vécu cette expérience depuis la Rue de Valois. 

Frédéric Mitterrand et Marie-Françoise Marais, présidente de la Hadopi.

 

Assurant en grandes pompes la promotion de son dernier ouvrage, « Récréation », l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand accorde depuis quelques jours un nombre important d’interviews. 20 Minutes a ainsi pu interroger celui qui fut le locataire de la Rue de Valois de 2009 à 2012. Invité à expliquer pourquoi il décrivait dans son livre Hadopi comme un « fardeau », l’intéressé répond : « Il fallait tout le temps convaincre des gens qui avaient des idées préconçues ».

 

Toujours au sujet de l’institution en charge de la riposte graduée, il affirme : « Quant à Hadopi répressif, c’est une farce ». Et pour cause, « personne n’a eu son accès à Internet coupé » explique le prédécesseur d’Aurélie Filippetti. Un abonné a néanmoins été condamné à une peine de suspension de son accès à Internet de 15 jours, mais celle-ci ne fut effectivement pas appliquée en fin de compte. Frédéric Mitterrand fait par ailleurs valoir qu’aux États-Unis, « on arrive avec des mitraillettes et on vous met au trou, c’est quand même autre chose » ! Un propos que certains seront tentés de modérer au regard du dispositif de riposte graduée mis en place outre-Atlantique depuis cette année, lequel est 100 % privé et ne comporte par exemple pas de peine d’amende.

« Le CSA va faire la même chose » que la Hadopi

L’ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy conclut quoi qu’il en soit en jugeant Hadopi comme « une expérience amère ». L’homme semble néanmoins suivre du coin de l’œil l’actualité de l’institution, puisqu’il affirme que « le CSA va faire la même chose [que la Hadopi, ndlr], ils vont continuer à envoyer un mail d’avertissement aux gens qui trichent ». Le gouvernement a en effet promis qu'il transférerait la riposte graduée au régulateur de l'audiovisuel, dans sa version actuelle. Un projet de loi devrait être déposé en Conseil des ministres avant Noël et pourrait être adopté d'ici les élections municipales de mars 2014.

La carte musique jeune, une « connerie » voulue par Sarkozy

Frédéric Mitterrand écorne enfin la « carte musique jeune », ces bons ayant permis entre 2010 et 2012 aux moins de 25 ans d’acheter légalement de la musique en ligne, le tout étant financé pour moitié par l'État. « Dès le début, je pensais que c’était une connerie, tacle l’ancien ministre de la Culture. C’était Sarkozy qui voulait ça ». Il faut dire que l’opération fut loin d’être un succès. Non seulement la carte musique fut un bide commercial (un peu plus de 70 000 cartes vendues, contre 2 millions de ventes espérées), mais elle fut de surcroît dénoncée par la Commission des finances du Sénat, qui estimait qu’elle aboutissait à enrichir les plateformes situées au Luxembourg

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