Le ministère de l’Intérieur a annoncé aujourd’hui qu’une enquête allait être menée par l’IGPN au sujet de propos qui auraient été tenus sur Facebook par différents fonctionnaires de police, et ce en marge des événements survenus à Trappes ce week-end. Pour l’heure, seules d’éventuelles sanctions disciplinaires sont évoquées.
Depuis hier, des accusations fusent à l’encontre d’internautes ayant tenus différents propos sur la page Facebook dédiée au « Forum Police-Info.com », laquelle a d’ailleurs été supprimée depuis (même si celle-ci reste en partie consultable au travers du cache Google). C’est le site Copwatch ainsi que le blog Al-Kanz qui ont commencé à relayer cette mise à l’index. Et pour cause : la plupart des utilisateurs en cause se présentent sur leur page Facebook comme étant des fonctionnaires de police.
Al-Kanz déplore ainsi le déferlement, depuis vendredi, d’une vague de commentaires aux relents nauséabonds, comme par exemple : « La chasse est ouverte; il est temps de faire un bon nettoyage », ou bien encore « défoncez les ces ***** de barbus ».
De son côté, Copwatch (qui fut un temps bloqué sous une autre URL) affirme avoir réussi à « épingler » tout particulièrement six fonctionnaires de police, notamment suite à des recoupements entre différentes pages Facebook. De fait, le collectif décline avec détail l’identité de six internautes dont les informations « publiques » les décrivent comme travaillant effectivement pour le ministère de l’Intérieur. Ils appuient en outre leurs accusations par différentes captures des propos incriminés. Sauf que n’importe quel utilisateur du célèbre réseau social peut se vanter sur Facebook d’être policier ou astronaute, sans que cela soit forcément exact.
La police des polices va mener l'enquête
Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur est quoi qu'il en soit monté au créneau pour désamorcer la polémique. La Place Beauvau a en effet annoncé qu’une enquête allait être diligentée par l’inspection générale de la police nationale, afin de faire la lumière nécessaire sur cette affaire. « Il s’agit de vérifier si ces propos ont effectivement été tenus sur des réseaux sociaux par des policiers en activité » a ainsi expliqué Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, à France Info. Selon lui, si ces faits étaient avérés, cette situation deviendrait « effectivement intolérable et des poursuites disciplinaires seraient engagées ».
Tout ceci signifie aussi qu’il n’est pas encore question pour l'heure d’engager d’action sur le plan pénal. Pourtant, l’on peut facilement imaginer que de tels propos puissent faire l’objet d’une assignation devant les tribunaux, avec à la clé des sanctions potentiellement bien plus conséquentes. La justice française a d’ailleurs déjà eu l’occasion de punir certains commentaires publiés sur Facebook dans le passé. On se souvient par exemple de ces deux internautes condamnés en janvier dernier - l’un à 40 heures de travail d’intérêt général, l’autre à une amende de 300 euros - pour avoir tenu des propos provocants à l’égard d’un enfant handicapé sur le célèbre réseau social.
On se souviendra enfin du conseil adressé hier à une habitante de Trappes par Manuels Valls, le ministre de l’Intérieur : « Ne regardez pas trop Twitter et les réseaux sociaux ». L'intéressé a quoi qu'il en soit affirmé au début du mois à Lyon qu'il souhaitait que la police de demain soit davantage présente sur les réseaux sociaux.