Xbox One et PlayStation 4 : nous les avons essayées

Non sans mal

Alors que la Paris Games Week ouvre ses portes la semaine prochaine, nous avons eu l'occasion de tester les futures consoles de Microsoft et Sony à l'occasion de deux évènements privés. L'occasion pour nous de faire un premier point sur celles-ci, mais aussi sur le comportement des deux géants à un mois du début des hostilités, la Xbox One devant être lancée en France le 22 novembre, contre le 29 novembre pour la PS4

À un mois du lancement de la PlayStation 4 et de la Xbox One, Sony et Microsoft se sont lancés dans une opération séduction géante auprès de la presse, des blogueurs et des fans les plus assidus afin de les convaincre que leur console nouvelle génération était celle qu'il faudrait avoir sous le sapin. En effet, l'un comme l'autre proposaient ces derniers jours des évènements sur Paris, à condition de montrer patte blanche. 

Opération séduction chez les constructeurs

N'ayant été conviés par aucune des marques aux présentations effectuées pour la presse, nous avons fait en sorte de pouvoir nous rendre à d'autres sessions, dans le seul but de pouvoir approcher les deux consoles et de nous faire un premier avis constructif, en attendant leur sortie le jour J.

 

PlayStation 4 Xbox One

 

Ainsi, grâce à un tirage au sort nous avons pu nous rendre à l'Appartement 4 et essayer la PlayStation 4, tandis que du côté de chez Microsoft, nous avons pu obtenir une invitation pour la « soirée VIP Area One » organisée en l'honneur de la Xbox One Dans les deux cas, l'objectif affiché par les marques était clair, permettre aux fans et autres blogueurs de tâter de la manette et de se faire une idée des capacités des machines. 

Certains sont plus à l'aise que d'autres avec leur machine

Si les deux événements avaient le même but, de grandes différences sont à noter dans leur contenu. Ainsi chez Microsoft, plusieurs dizaines de consoles fonctionnelles étaient de la partie, tandis que chez Sony, nous n'aurons vu que quelques PS4 sous cloche, ou posées près d'un téléviseur, sans pour autant y être reliée par le moindre câble. Certaines semblaient tout de même entièrement fonctionnelles, mais impossible de s'en approcher sans tomber sous l'œil vigilant d'un démonstrateur. Les écrans étaient donc reliés à des meubles fermés. Impossible de savoir ce qu'ils contenaient.

 

Mieux encore, si Microsoft permettait à tout un chacun de photographier et filmer l'ensemble de ce qui se passait lors de l'Area One, consoles et écrans inclus, du côté de la concurrence, la chanson n'est pas la même. En effet, on nous a annoncé d'entrée de jeu qu'il était interdit de filmer et de photographier les écrans ou les consoles. Par contre, feu vert pour mitrailler les statuettes de Knack et d'Assassin's Creed, ainsi que les Dragibus proposés au buffet.

 

Il faut dire que pour le moment, seuls des mock-ups semblent circuler, sans doute jusqu'à la fin d'un éventuel accord de non divulgation. Seul Computer Bild semble avoir réussi à mettre la main sur une version de debug (en allemand) :

 

Xbox One : sa manette pour seul atout ?

La soirée VIP de Microsoft était donc réservée à « la communauté Xbox One », comprenez par là qu'il y avait plus de blogueurs au mètre carré que n'importe où ailleurs dans Paris. Passé ce détail, nous nous sommes retrouvés devant quelques dizaines de consoles et tout autant de casques et d'écrans de 40 pouces pour essayer la console et certains de ses titres disponibles au lancement. 

Côté FPS, Battlefield 4 était évidemment à l'honneur et seize consoles permettaient à deux équipes de huit joueurs de s'adonner à quelques minutes de carnage. Autant de machines étaient prévues pour Forza 5 et Dead Rising 3, tandis que les amateurs de FIFA 14 pouvaient taper des ballons sur une vingtaine de Xbox One. Également au programme de la soirée, Just Dance 4, Kinect Rivals, Zoo Tycoon, Peggle 2 (oui oui, le jeu pour smartphones) ou encore Crimson Dragon. On regrettera seulement l'absence de TitanFall.

 

Xbox One manette

 

Nous les avons donc quasiment tous essayés, à l'exception de Zoo Tycoon et de Peggle 2, mais avant de revenir sur les jeux, parlons plutôt de la manette. Celle-ci propose une bonne prise en main, la protubérance formée par les batteries à l'arrière n'étant plus qu'un mauvais souvenir. Les sticks analogiques tombent facilement sous le pouce, qui s'y calera aisément. Les gâchettes sont également très facilement accessibles et plutôt souples. Ces dernières ont d'ailleurs pour particularité de disposer d'un petit moteur de vibration qui s'avère plutôt intéressant à l'usage. 

En effet, sur Forza 5 par exemple, le moindre dérapage se manifestera par de rapides vibrations de la gâchette, très distinctes de celles générées par le reste de la manette. Il en est de même sur Dead Rising 3 où chaque tir avec une arme à feu provoquera une réaction. Au final, si la fonctionnalité n'est pas indispensable elle s'est révélée plutôt intéressante à l'usage, et très immersive. 

 

Forza 5

 

Concernant la console en elle-même, ses dimensions sont plutôt imposantes et rappellent à juste titre l'époque des magnétoscopes. Au vu de l'ambiance très bruyante autour de nous il nous a été impossible de juger du niveau de nuisances générées par la Xbox One. Par contre, la machine semblait avoir une température de fonctionnement plutôt raisonnable. Attention toutefois à ne pas la placer sous un autre appareil, l'air chaud s'évacuant par le dessus.

Des jeux d'une qualité très inégale au lancement chez Microsoft

Parmi les titres disponibles à l'essai, tous ne se valaient pas. Les blockbusters remplissent leur rôle et proposaient de leur côté des graphismes et une fluidité jusqu'alors inédite sur une console de salon, même si le niveau de détail n'atteint toujours pas ce qui se fait de mieux sur PC. Dites donc adieu aux 30 images par seconde, le calvaire est bientôt fini.

Dead Rising 3 est de son côté une bonne illustration des capacités de la console sur le plan de la physique. En effet, le jeu propose de se battre régulièrement avec de véritables hordes de zombies, pouvant atteindre les 300 personnes, compteur de combos à l'appui. Le moindre coup de masse dans la foule bousculera la meute et les corps s'empileront au fur et à mesure de votre avancée. Il est à noter que nous n'avons remarqué aucun ralentissement, même lors des scènes les plus chargées.

 

Dead Rising 3

 

Il en est de même pour Forza 5 où les véhicules ainsi que les décors étaient très bien réalisés que ce soit à l'intérieur comme à l'extérieur. On notera aussi les efforts faits concernant les reflets sur la carrosserie qui s'ils ne sont pas parfaits, sont bien plus fidèles que sur Xbox 360. Les dégâts ne sont cependant toujours pas gérés de manière très réaliste, n'espérez donc pas voir de la tôle se froisser, elle restera tout au plus très égratignée. Dommage.

Par contre, d'autres titres plus modestes ne remplissent pas vraiment leur contrat, comme Crimson Dragon, qui n'avait franchement rien d'un jeu « Next Gen ». Outre le gameplay très proche de celui de Panzer Dragoon sorti sur... Sega Saturn en 1995, consistant à viser des ennemis à l'aide d'un curseur tandis que votre dragon se déplace tout seul dans un univers en 3D, la réalisation est plus proche de celle d'un jeu sur Xbox 360 que de Battlefield 4.

 

Enfin, concernant Kinect, quelques titres comme Just Dance 4 et Kinect Rivals pouvaient être essayés. Si nous ne reviendrons pas sur les graphismes de l'un comme de l'autre, le sujet n'ayant que peu d'intérêt les concernant, nous avons remarqué que le capteur de la Xbox One réagissait plutôt rapidement, mais surtout il n'était pas particulièrement gêné par les allées et venues derrière les joueurs.

 

Concrètement, on peut faire le zouave un mètre derrière un joueur de Just Dance 4 sans que celui-ci ne soit pénalisé en jeu, la console sachant distinguer précisément qui joue, et qui ne joue pas. On regrettera juste de ne pas avoir été au calme afin de vérifier le niveau sonore de l'ensemble, et du ventilateur présent à l'arrière du capteur.

Chez Sony, notre avis sur les « devs kits »

Le lendemain de notre rencontre avec la Xbox One, nous avons donc eu l'occasion de nous essayer à la PlayStation 4. Une fois arrivés au point de rendez-vous, l'hôtesse nous prévient d'emblée qu'il est interdit de photographier les écrans et les consoles présentes sur place. Mais que diable pouvait bien vouloir nous cacher Sony ?

 

PS4 Appartement 4 

On se sera tout de même risqué à prendre des clichés à la sauvette #YOLO

 

La réponse nous est rapidement apparue... les PlayStation 4 fonctionnelles pouvaient se compter sur les doigts de la main. Par contre, d'imposants meubles sur lesquels reposaient d'énormes téléviseurs renfermaient ce qui semblait être des kits de développement pour la console, autrement dit, des PC.

 

Cela n'a tout de même pas empêché au constructeur de proposer quelques titres à l'essai comme FIFA 14, Assassin's Creed IV Black Flag, Knack ou encore DriveClub. Killzone Shadow Fall était également de la partie, mais il était impossible d'y toucher, nous avons dû nous consoler en regardant un développeur jouer pour nous sur un écran géant.

Une démonstration bien moins rodée côté japonais

Alors que Microsoft a mis les bouchées doubles, sans doute pour rattraper son retard d'image sur son concurrent nippon, ce dernier était plutôt frileux et il y avait de quoi. Les versions présentées des jeux étant assez peu avancées dans leur développement, bugs et saccades étaient de mise, rien de très surprenant d'autant plus que des kits de développement étaient aux commandes. 

Ainsi lors de nos essais sur DriveClub, avec une démo dont l'intégralité du contenu (un circuit et quatre voitures soit autant que la démo de Forza 5 sur Xbox One) est visible ici, nous avons pu remarquer que le titre souffrait de nombreux ralentissements, souvent gênants. La version du jeu qui nous a été présentée était une alpha, ce qui explique probablement le souhait de Sony de ne voir aucun objectif dans son Appartement 4.

 

 Appartement 4 PlayStation 

Merci le tirage au sort

 

Graphiquement, le titre est plutôt plaisant, mais la réalisation de cette version de démonstration n'était pas forcément au-dessus de celle de Forza 5, alors que la PS4 est théoriquement plus performante que la Xbox One. Certes de nombreux détails comme des fleurs ou des brindilles habillent le bas-côté de la route, mais on y prête même plus attention une fois passé le premier virage. Par contre, les reflets mal dégrossis sur le capot sont déjà un peu plus gênants. La conduite est quant à elle plus typée arcade que celle de Forza, est-ce un défaut ou pas, nous vous laissons seuls juges. Il conviendra tout de même d'attendre une version définitive du titre avant de l'évaluer définitivement.

Le cas de DriveClub pouvait éventuellement être isolé, mais il n'en est rien. Ainsi lors de la démonstration de Killzone Shadow Fall, nous avons eu le droit là aussi à un petit bug. Alors que le développeur du jeu venait d'abattre un ennemi, le son de sa mitrailleuse crachant plusieurs centaines de balles à la minute persistait, ce qui l'a obligé à relancer la démo, tout en se confondant en excuses. Heureusement pour lui, aucune caméra ne filmait la scène.

Mais à quoi sert donc le pavé tactile de la manette Dual Shock 4 ?

L'une des questions qui nous est venu en tête lors de l'essai de FIFA, de Knack et de DriveClub était celle de l'utilité du pavé tactile de la manette PlayStation 4. En effet, aucun de ces trois titres n'exploitait cette fonctionnalité, dommage. On notera que celui-ci est plutôt bien placé, et s'atteint facilement avec les deux pouces, à condition d'avoir de longs doigts, par contre ne comptez pas l'utiliser avec un seul, l'exercice s'avère presque douloureux.

 

PlayStation Daul Shock 4

 

Le Dual Shock 4 s'est pour sa part avéré plaisant à prendre en main. Un peu plus large que le contrôleur de la PlayStation 3, il conviendra sans problèmes aux joueurs dotés de grandes mains. Le placement des sticks analogiques est identique à celui de la version précédente, mais on appréciera l'ajout de creux au sommet de ces derniers, qui permettent de mieux caler le pouce. L'ensemble de la manette est recouvert d'une surface « grip » plutôt rugueuse, même un peu trop à notre goût.

Du côté des gâchettes, rien de particulier n'est à signaler, si ce n'est que la forme donnée aux touches L2 et R2 font que l'ensemble est tout de même plus confortable, le majeur tombant pile dessus et y restant bien calé.

Les bonnes surprises ? Knack et le visiocasque

Deux bonnes surprises ont tout de même égayé notre séjour de quelques heures à l'Appartement 4 : la présence d'un visiocasque HMZ-T3W. Sony n'a pipé mot concernant son tarif, mais nous avons eu l'occasion de l'essayer l'espace de quelques minutes. L'expérience fut aussi enrichissante que déroutante et difficile à décrire. L'appareil offre vraiment l'impression d'être face à un écran géant, mais le moindre mouvement de tête donne une sensation étrange de vertige, le corps bougeant, mais l'image restant quant à elle totalement fixe. Deux signaux complètement contradictoires que notre cerveau a bien eu du mal à assimiler. 

 

sony visiocasque hmz-t2

 

L'autre bonne surprise vient de Knack, un jeu de plateformes développé par Sony Japan Studio et disponible au lancement de la console. Le titre profite d'une prise en main très simple et d'un principe qui l'est tout autant. Dans des niveaux en 3D, Knack, une entité formée d'un grand nombre d'éléments comme le bois le feu ou la glace doit sauver la planète d'une invasion de gobelins.

 

Pour cela il peut amasser des morceaux de bois, ou toute autre chose pour augmenter sa force, et utiliser des pouvoirs spéciaux. Si le titre ne brille pas pour son scénario ou son originalité, ses décors très typés cartoon font mouche, d'autant qu'ils sont bien réalisés. On est certainement très loin des capacités de la console, mais aussi bien au-dessus d'un Jak & Daxter, graphiquement parlant.

Finalement, une bonne conférence ne suffit pas à faire une bonne console

Après avoir pris en main les deux consoles en l'espace de deux jours, force est de constater qu'il reste difficile de les départager, tout du moins sur le plan des performances. Si la PlayStation 4 est effectivement la plus puissante des deux sur le papier (voir notre dossier), en comparant DriveClub et Forza 5, tous deux exclusifs à leur console et testés en version de démonstration, le constat n'est pas aussi évident que cela.

 

Il sera intéressant de voir ce qu'il en sera au moment de la publication des tests par la presse, qui aura sans doute pu avoir entre les mains un produit mieux finalisé que ce qui a été exposé en ce mois d'octobre.


PlayStation 4 E3 2013Xbox reveal

 

Pour les départager, il ne reste que des détails, comme l'ergonomie de la manette, qui ne reste finalement qu'une affaire de goûts, le catalogue d'exclusivités et des fonctionnalités transversales comme la compatibilité avec Skype. Il reste également la question du tarif, et de la réputation des deux marques.

 

Si Microsoft s'est mis bon nombre de joueurs à dos lors de l'E3, la firme a depuis rectifié le tir, mettant en théorie la PlayStation 4 et la Xbox One sur un pied d'égalité. Si la console nipponne a pu profiter d'une meilleure communication de la part de Sony, cela n'en fait pas forcément une meilleure machine, tout du moins pour le moment.

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