John Carmack, l'emblématique cofondateur d'id Software, était l'invité de NVIDIA lors de sa récente conférence qui s'est tenue à Montréal et où il était question de G-Sync ainsi que de la future GeForce GTX 780 Ti. À cette occasion nos confrères de PC GamesN l'ont intérrogé à propos de SteamOS et il apparaît que l'homme est très réservé à ce sujet.
De son propre aveu, John Carmack n'a que rarement su lire correctement dans les cartes de Valve, notamment lors des premiers tours de roue de Steam. « Valve avait approché id au tout début de la vie de Steam, en nous demandant où nous en étions concernant le lancement de Doom 3, et nous avons tout simplement répondu " Mais vous êtes fous ? Ce serait complètement idiot que de nous lier à cette insignifiante plateforme de distribution dématérialisée », admet le cofondateur d'id Software. Pourtant, cela ne l'empêche pas d'être à nouveau très prudent quant aux dernières annonces de la firme de Gabe Newell.
« Je crains d'en être toujours au même point aujourd'hui quand je me dis " faire votre propre système d'exploitation pour consoles ? Mais vous êtes fous ?" », avoue Carmack, confiant tout de même que d'ici dix ans, Valve lui prouvera peut-être qu'il avait encore tort. « Si cela venait d'une autre société sortie de nulle part, je serais plutôt méprisant, mais il est question de Valve, donc je ne le suis pas ».
Effectivement, le moins que l'on puisse dire est que le pari de Valve avec SteamOS est des plus osés. Actuellement, l'écrasante majorité des joueurs sur PC disposent d'une machine sous Windows et la plupart des éditeurs, à l'exception d'indépendants, ne jure que par le système d'exploitation de Microsoft et n'envisagent même pas de porter leurs titres sous Linux. Cela dit, mis à part Valve, quelle entreprise aurait pu essayer de faire bouger cela ? Probablement pas les grands éditeurs qui ont déjà pour la plupart quelques soucis côté rentabilité et qui n'auraient certainement pas engagé de dépenses supplémentaires, d'autant plus que le retour sur investissement est incertain.
Quoi qu'il en soit, il faudra certainement attendre quelques années avant de juger du succès ou non de l'initiative de Valve, le temps que leurs Steam Machines soient entrées dans les moeurs, et que les joueurs adoptent en nombre SteamOS. Ce n'est qu'à ce moment-là que les grands éditeurs se pencheront sur Linux et que le pari de la firme de Gabe Newell sera réussi.