Alors que d'anciens utilisateurs de MegaUpload attendent encore que la justice américaine les autorise à récupérer les fichiers qu’ils stockaient sur les serveurs de l'ancien hébergeur, une récente étude tend à démontrer qu’il y avait au moins 4 % de fichiers légitimes sur la plateforme fermée par les autorités américaines l’année dernière. Ce qui représenterait tout de même plus de 10 millions de fichiers.
Si les hébergeurs de fichiers tels que RapidShare, Uploaded ou DepositFiles servent régulièrement pour télécharger illégalement des œuvres protégées (films, musique, séries...), ces plateformes permettent également de partager avec d’autres internautes des fichiers légitimes et tout à fait licites, tels que des photos de vacances par exemple.
Mais quelle est exactement la part de fichiers légitimes stockés sur les serveurs de ces intermédiaires par rapport à tout ce qui y est hébergé ? Pour apporter un élément de réponse à cette question récurrente, une équipe internationale composée de six chercheurs s’est penchée sur le sujet. Cette dernière vient d’ailleurs de publier les conclusions de son étude (PDF), repérées par TorrentFreak.
Après avoir passé au peigne fin des données relatives à cinq hébergeurs de fichiers (FileFactory, Easy-share, Filesonic, Wupload et le défunt MegaUpload) ainsi que celles relatives au logiciel « anti-suppression de liens » Undeadlink, ces auteurs n’ont pas réussi à déterminer pour tous les fichiers hébergé s'ils étaient légitimes ou non. En effet, les chercheurs ont croisé les métadonnées (taille, nom, type de fichier...) relatives à 1 000 fichiers stockés sur chacune de ces plateformes. N’ayant téléchargé aucun des fichiers en question, certains d’entre eux n’ont pas pu être classés. Les auteurs de l’étude proposent donc des fourchettes à partir de seuils.
Au minimum 4,3 % de fichiers potentiellement légitimes chez MegaUpload
Pour MegaUpload, fermé pour rappel en janvier 2012 par le FBI, les chercheurs estiment qu’il hébergeait entre 4,3 et 69,3 % de fichiers légitimes. 30,7 % des fichiers stockés furent classés comme « potentiellement illicites ». En rapportant ce bas de la fourchette aux 250 millions de fichiers alors hébergés sur la plateforme de Kim DotCom, les auteurs de l’étude en arrivent à 10,75 millions - au moins - de fichiers légitimes.
En bas, les fichiers considérés comme illicites ; en haut, ceux classés comme légitimes.
Le taux de fichiers considérés comme « potentiellement illicites » est cependant relativement bas chez MegaUpload par rapport aux autres plateformes. On atteint en effet des taux avoisinant les 80 % chez Wupload et Undeadlink par exemple. Même du côté d’Easy-share et de Filesonic, ce pourcentage dépasse les 60 %, soit près du double de celui du prédécesseur de MEGA.
Une conclusion s’impose quoi qu’il en soit : « Ces résultats suggèrent des niveaux significatifs d’atteintes au copyright sur chacun de ces hébergeurs de fichiers », indiquent prudemment les chercheurs.