Facebook dit vouloir protéger les mineurs, mais leur ouvre les statuts publics

Facebook dit vouloir protéger les mineurs, mais leur ouvre les statuts publics

« Les adolescents veulent être entendus » is the new DTC

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Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

18/10/2013 4 minutes
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Facebook dit vouloir protéger les mineurs, mais leur ouvre les statuts publics

Facebook vient d'annoncer deux changements importants pour ses utilisateurs de moins de 18 ans. Par défaut, la portée des publications des nouveaux inscrits sera limitée à leurs seuls amis, mais, dans le même temps, ils pourront désormais apparaître de manière publique. Ce dernier point est d'ailleurs assez surprenant et devrait inquiéter certains parents, à juste titre d'ailleurs.

Facebook mineurs

 

Sur Facebook, les mineurs peuvent s'inscrire et créer un compte à condition qu'ils aient 13 ans ou plus. Un temps évoquée, l'ouverture au moins de 13 ans n'est toujours pas à l'ordre du jour. De par leur statut particulier, les mineurs sont un peu plus encadrés sur le réseau social, notamment avec quelques limitations supplémentaires par rapport aux adultes, bien que cela ne soit pas toujours suffisant.

 

Pour rappel, nous avions récemment évoqué le cas de Graph Search, le moteur de recherche du réseau social, qui était modifié afin de tenter de mieux protéger les mineurs, mais sans vraiment convaincre tant il est facile de contourner cette protection.

Un pas en avant... trois pas en arrière...

Quoi qu'il en soit, la firme de Palo Alto vient d'annoncer quelques changements pour les publications des moins de 18 ans. Par défaut, l'audience de leurs messages sera ainsi désormais limitée à leurs seuls amis et non plus ouvert aux amis de leurs amis. Si ce changement est plutôt une bonne idée, il est accompagné d'un second bien plus inquiétant : la possibilité de partager un message de manière publique, alors que ce n'était pas le cas auparavant.

 

Facebook mineurs

Les adolescents veulent être entendus... et les plublicitaires veulent les écouter

Sur son blog, Facebook explique que « les adolescents font partie des gens les plus avisés utilisant les réseaux sociaux, et qu'il s'agisse de l'engagement civique, de l'activisme ou de leurs avis sur un nouveau film, ils veulent être entendus ». La firme se justifie un peu plus loin en évoquant le cas de ses concurrents : « cette mise à jour leur donne désormais le choix de partager plus largement, tout comme sur les autres réseaux sociaux ». En effet, il leur est possible de disposer d'un compte public sur Twitter par exemple, avec les dérives que l'on connaît.

 

Deux arguments qui semblent franchement inadaptés, surtout lorsque l'on sait l'impact d'un partage public sur Facebook. Mais, probablement dans le but de tenter d'enrayer la polémique, une « protection » supplémentaire est mise en place. Elle est décrite ainsi : « nous prenons la sécurité des adolescents très au sérieux, alors ils verront un rappel supplémentaire avant de pouvoir partager un message en public ». Nous voilà rassuré... ou pas.

 

Facebook mineursFacebook mineurs

Le message lors du premier partage public / un rappel à chaque fois par la suite

 

Notez que ce changement en implique un second : les mineurs peuvent désormais permettre aux utilisateurs de s'abonner à leur profil afin de ne rien louper de leurs publications diffusées à tout le monde. Il faudra voir ce qu'il en est dans le cas du Graph Search, les restrictions mises en place en février seront-elles conservées ? Alors que Facebook avait la bonne idée d'empêcher les moins de 18 ans de publier un message de manière publique, ce n'est désormais plus le cas. Ils peuvent donc désormais être un peu plus la cible ou l'objet des publicitaires en tous genre, et c'est sans doute ce qui était aussi visé par cette modification. 

 

Au final, on ne peut que regretter ce double discours : d'un côté mieux protéger les mineurs en limitant l'audience par défaut, mais de l'autre leur permettre de publier un statut public. Il reste à espérer que, plus que leurs aînés, les adolescents apprendront rapidement que le partage public d'un statut Facebook doit être évité le plus possible. Un point sur lequel nous reviendrons très bientôt en détails.

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un pas en avant... trois pas en arrière...

Les adolescents veulent être entendus... et les plublicitaires veulent les écouter

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
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Commentaires (8)




Au final, on ne peut que regretter ce double discours : d’un côté mieux protéger les mineurs en limitant l’audience par défaut, mais de l’autre leur permettre de publier un statut public. Il reste à espérer que, plus que leurs aînés, les adolescents apprendront rapidement que le partage public d’un statut Facebook doit être évité le plus possible.

Tout à fait d’accord, même si j’ai un doute sur la capacité d’apprendre qu’il vaut mieux éviter les partages de coms ou de profils au public. La grosse majorité veut être vue, les fameuses “quinze minutes de célébrités” que Warhol prophétisait.


Classique !

Discours plein de belles intentions, on travaille la comm” à fond, c’est ce que voient 90% des gens…



… et les 10% restants qui ne sont pas dupes vomissent sur ce qu’ils voient réellement… mais est-ce suffisant ?



Continuons/continuez à le faire savoir !


« Les adolescents veulent être entendus » is the new DTC <img data-src=" />


De toutes les prostituées utilisateurs dans le portefeuille de Facebook, les mineurs sont potentiellement ses plus belles prises : très influençables, très consuméristes, très soumis aux modes. Il était temps de les mettre sur les trottoirs les plus fréquentés. J’attends avec hâte le tour des moins de 13 ans.



Rappel : lorsque c’est gratuit, c’est toi le produit. Ici les produits sont des mineurs.


Bref, absolument rien de nouveau : par ici le pognon, et le reste, on s’en tape le coquillard par terre.



Comme toujours, je demande : qui s’en étonne, à part ceux qui pensent qu’on vit dans le monde des bisounours ?



Mon commentaire ne signifie pas que je suis d’accord avec le fonctionnement de face de bouc, mais qui lutte contre eux (et les autres du même acabit) ? Qui interdit à ses enfants de faire n’importe quoi sur la toile ? Qui explique à ses enfants qu’ils s’en repentiront un jour ? … j’arrête là, sinon je vais faire concurrence à Proust (pour la longueur, pas pour la pureté de la langue :)).


” les adolescents font partie des gens les plus avisés utilisant les réseaux sociaux”





Je crois que cette phrase résume tout. <img data-src=" />


facebook en a rien a glander de leur protection tant qu’il peuvent avoir tout de leur vie privé


Sérieux, ça existe vraiment des mineurs qui ne se font pas passer pour des adultes à l’inscription? J’aurais pas cru…