Tetrapulse, un petit jeu indépendant développé par le studio The Amiable, a réussi il y a quelque temps sa campagne de financement sur Kickstarter, où ses créateurs ont cherché à rassembler 15 000 dollars. Suite à cela, le studio a épluché les données à sa disposition et en tire quelques statistiques intéressantes.
Nombre de créateurs de projets se tournent aujourd'hui vers les plateformes de financement participatif pour permettre à leurs ambitions de voir le jour. Cependant, avant de se lancer, il est difficile de savoir dans quelle mesure un tel projet peut fonctionner, ou bien de savoir quels leviers actionner pour arriver à ses fins.
Peter Sheff, cofondateur du studio The Amiables a récemment réussi à financer Tetrapulse, un jeu pour lequel il fallait réunir 15 000 dollars avant de pouvoir lui donner naissance. Peu après, il dévoilait quelques statistiques intéressantes au sujet de l'origine des fonds collectés sur la plateforme de crowdfunding, par le biais d'un billet publié chez nos confrères de Gamasutra.
La famille et les amis d'abord
L'un des premiers enseignements de l'étude faite par Peter Sheff, concerne la répartition des dons en fonction de leur origine. Sans surprise, il apparait que dans le cadre de la campagne de financement de Tetrapulse, la majorité des dons proviennent de personnes proches de l'équipe, comme le montrent les deux graphiques suivants.
Sans surprise, un peu plus de 40 % des donateurs font partie de la famille ou sont des amis des développeurs du jeu. Ils sont d'ailleurs en moyenne plus généreux que les participants extérieurs, puisqu'à eux seuls, ils représentent près des deux tiers du total des dons. En moyenne les membres de la famille des créateurs ont apporté 120 dollars chacun, contre 36 dollars pour les amis et 21 dollars pour les personnes étrangères au groupe.
Aussi curieux que cela puisse paraître, ces données ne sont pas surprenantes. En effet, Vincent Ricordeau, le cofondateur de la plateforme Kiss Kiss Bank Bank explique dans son livre intitulé Crowdfunding : Le financement participatif bouscule l'économie, que la plupart du temps les fonds proviennent de proches des créateurs de projet, ce qu'il appelle leur « premier cercle ». Vient ensuite la communauté qui gravite autour du projet, ce qui comprend entre autres choses les fans, formant le second cercle, puis le troisième cercle, composé du reste du monde.
Les réseaux sociaux, plus forts que la presse ?
Instinctivement, on peut également imaginer que la presse et les réseaux sociaux sont de bons vecteurs pour faire connaitre ses projets. C'est effectivement le cas, mais peut-être pas dans l'ordre dans lequel on pouvait se l'imaginer.
La campagne de Tetrapulse a eu un peu de chance et trouvé écho auprès de quelques grands sites spécialisés dans le jeu vidéo, comme Penny Arcade, Kotaku, Rock Paper Shotgun ou encore Joystiq, lui assurant une visibilité plutôt importante. Toutefois, cette exposition soudaine n'a pas pour autant soulevé les foules.
En effet, d'après les statistiques publiées par les créateurs du jeu, seuls 9,4 % des dons proviennent de lecteurs d'articles trouvés dans la presse, ce qui ne représente donc que 1 470 dollars. On notera que certains ont tout de même réservé de bonnes surprises. Ainsi, les visiteurs d'un des sites précédemment cités ont en moyenne offert 128 dollars, une somme plutôt importante.
Dans le cas de Tetrapulse, les réseaux sociaux se sont avérés plus efficaces, avec 3 943 dollars collectés, soit tout de même un quart de la somme finale. 17,7 % de la somme provient de Facebook, tandis que Twitter est à l'origine de 7,3 % des dons. Quant à Google+, il semble ici inconnu au bataillon, n'en déplaise à ses adeptes.