Radiofréquences : peu de danger selon l'Anses, Robin des Toits déçu

Petits enfants et grands professionnels, attention malgré tout

L'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, vient de publier une mise à jour de son rapport reprenant diverses études portant sur les conséquences des radiofréquences, et en particulier celles des téléphones mobiles. Et son bilan est sans appel : depuis 2009, aucune des dernières études n'apporte de preuves suffisantes quant à de réels dangers pour la population, hormis certains cas extrêmes pour les utilisateurs intensifs et les enfants.

Anses ondes radiofrequences

Pas « de nouvelles valeurs limites d’exposition de la population »

Pour l'Anses, les études publiées ces dernières années portant sur les conséquences des radiofréquences ont toutes ou presque les mêmes problèmes : une « absence de données spécifiques de qualité » et un « niveau de preuve insuffisant pour conclure » quoi que ce soit. Dès lors, l'agence estime que ces nouvelles études ne mettent en aucun cas en évidence « d’effet sanitaire avéré » et ne conduisent pas à « proposer de nouvelles valeurs limites d’exposition de la population ». En somme, rien de nouveau à l'horizon, le statu quo est de mise.

 

Toutefois, malgré des niveaux de preuves faibles et limités du point de vue de l'Anses, certaines études indiquent tout de même des effets possibles pour deux types de personnes. Tout d'abord, les utilisateurs intensifs, à savoir ceux cumulant plus de 1640 heures d’exposition, soit l'équivalent de 68 jours sans interruption (que ce soit sur une courte période ou au-delà de 10 ans), présentent des risques supérieurs à la moyenne. L'agence explique ainsi qu'il ne peut être exclu une augmentation du risque de gliome (tumeurs cérébrales), tout comme le risque de neurinome du nerf vestibulo-acoustique. Qui plus est, « avec un niveau de preuve suffisant », il a été prouvé que ces utilisateurs intensifs peuvent présenter « une modification physiologique à court terme de l’activité cérébrale pendant le sommeil ».

 

Il est ainsi recommandé par l'agence à ces utilisateurs intensifs de téléphone mobile, qui sont la plupart du temps des professionnels, d'utiliser un kit main-libre et un appareil de DAS (Débit d'Absorption Spécifique) le plus faible possible. Elle conseille d'ailleurs à tout le monde, et non uniquement les plus gros consommateurs, l'usage de tels appareils.

 

Anses ondes radiofrequences

« Les effets (...) sur le développement de l’enfant devraient être surveillés »

L'autre type de population visée par l'Anses est la jeunesse, ce qui était déjà le cas dans le passé. Les enfants sont en effet plus susceptibles d'être touchés par les radiofréquences, au point que l'agence recommande de réduire l'exposition via un usage limité, et elle propose les mêmes conseils que pour les utilisateurs intensifs, à savoir l'usage du kit main-libre et d'un terminal mobile de DAS le plus faible.

 

« Étant donné la forte augmentation de l’utilisation du téléphone mobile dans le monde, et donc le fort impact potentiel en santé publique, les effets de l’utilisation du téléphone mobile sur le développement de l’enfant devraient être surveillés, de préférence dans des études prospectives capables de discerner les effets des radiofréquences des autres effets de l’utilisation du téléphone mobile » résume l'Anses.

 

Globalement, afin de protéger les personnes les plus vulnérables, l'agence recommande :

  • « de poursuivre l’amélioration de la caractérisation de l’exposition du public dans les environnements extérieurs et intérieurs par la mise en œuvre de campagnes de mesure ;
  • que le développement des nouvelles infrastructures de réseaux de téléphonie mobile fassent l’objet d’études préalables en matière de caractérisation des expositions et que les conséquences d’une éventuelle multiplication du nombre d’antennes-relais dans le but de réduire les niveaux d’exposition environnementaux fassent l’objet d’un examen approfondi ;
  • de documenter les situations des installations existantes conduisant aux expositions les plus fortes du public et d’étudier dans quelle mesure ces expositions peuvent être techniquement réduites.
  • que tous les dispositifs courants émetteurs de champs électromagnétiques destinés à être utilisés près du corps (téléphones DECT, tablettes tactiles, veille-bébé, etc.) fassent l’objet de l’affichage du niveau d’exposition maximal engendré (DAS par exemple), comme cela est déjà le cas pour les téléphones portables. »

Robin des Toits s'inquiète pour la 4G

Du côté de Robin des Toits, Etienne Cendrier, le porte-parole de l'association, s'est dit « déçu » par ce nouveau bilan de l'agence nationale de sécurité française. « Là, on a des effets biologiques, on est dans un débat scientifique mais quand on a un débat scientifique, on devrait appliquer le principe de précaution » a-t-il ainsi rapporté au micro de l'AFP.

 

Mais pour l'association, là où le bât blesse, est le sujet de la 4G LTE. En effet, l'Anses se contente de souligner la « nécessité que ces développements technologiques s’accompagnent d’une maîtrise de l’exposition des personnes (qu’il s’agisse de l’exposition environnementale ou liée aux terminaux) ». Or pour Robin des Toits, il faut absolument une étude sur l'impact du déploiement de la 4G.

 

« Depuis 2009, nous avons demandé que soit étudié l'impact de la 4G avant son déploiement, histoire de ne pas prendre la population comme cobaye » explique ainsi Etienne Cendrier. « Là, on est en 2013, la technologie est en train d'être lancée et il n'y a toujours pas d'étude d'impact sanitaire. »

 

Cette critique de Robin des Toits est en droite ligne de celle déjà formulée en août dernier par l'association PRIARTEM, Pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais de Téléphonie Mobile. Lors de la publication de deux rapports remis par le comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile 2G et 3G aux ministres de l'écologie et de l'économie numérique, l'association, tout comme Robins des Toits, avait pointé du doigt la méthodologie utilisée lors des études, ainsi que le caractère incomplet du rapport et les mauvaises conclusions que l'on peut en tirer.

Qui plus est, PRIARTEM s'inquiétait déjà à l'époque de la 4G et de son développement. La LTE impliquerait en effet des niveaux d'exposition supérieurs de 50 % en moyenne par rapport aux autres réseaux. Pour l'association, évaluer l'impact sanitaire de la 4G est une priorité absolue, qui doit être réalisée le plus rapidement possible. Elle a d'ailleurs demandé que le principe ALARA, à savoir d'imposer le niveau d'onde le plus bas raisonnablement possible, soit mis en place, ceci en guise du principe de précaution. Une logique similaire à celle de Robin des Toits donc.

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