Le Groupement des Éditeurs de Services en ligne (GESTE), qui comprend de nombreux sites web français (notamment de presse), souhaite que Google « participe au financement de la création et de l'information ». Il est toutefois intéressant de noter que Google est membre du groupement.
« Une rémunération équitable en contrepartie d’un acte de référencement »
Le sujet est loin d'appartenir au passé. Après les propositions de projets de loi du Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN) ou encore de l'association de la presse d'Information Politique et Générale (IPG), le GESTE vient à son tour de publier un communiqué allant dans le sens de ces associations.
Ce groupement de nombreux sites, médias et éditeurs estime ainsi que « les nombreuses discussions avec Google, notamment sur Google Actualités, n’ont pour l'instant jamais abouti en ce qui concerne, précisément, le rééquilibrage du partage de la valeur des contenus repris ».
Le GESTE juge par conséquent que les propositions de loi des associations représentent « une piste de réflexion intéressante », tout du moins en ce qui concerne « une rémunération équitable en contrepartie d’un acte de référencement », la fameuse mal nommée taxe Google. Le GESTE n'a toutefois pas donné son avis sur les autres propositions, notamment celles portant sur le droit voisin, la mise en place d'une commission et d'une société de perception, etc. Nous avons interrogé l'association sur ce sujet et attendons ses réponses.
Le groupement se veut toutefois mesuré et précise dans son communiqué qu'il « restera vigilant à ce qu’aucune mesure n’entame le principe fondamental de la neutralité du net ». Reste à savoir si mettre en place un système de rémunération sur l'unique base d'un référencement ne va pas à l'encontre de la neutralité du net. D'autant plus que cela pourrait donner des idées à d'autres secteurs...
Il est d'ailleurs intéressant de noter que le GESTE ne semble pas s'intéresser uniquement à la presse. L'association souhaite en effet que Google participe au financement de l'information, mais aussi de la « création ». Le GESTE précise d'ailleurs qu'il accompagne les secteurs des médias, ainsi que ceux de la vidéo, de la musique et des jeux. Le débat pourrait ainsi dépasser largement le cadre de la presse et de Google Actualités.
Remarquez que l'association s'adresse dans son communiqué strictement à Google, et qu'il évite étonnemment tous les autres moteurs de recherches et agrégateurs d'actualités.
Le GESTE représente certains organes de presse mais aussi... Google
Enfin, analysons de près les membres du GESTE. Nous retrouvons sans surprise de nombreux organes de presse, de l'AFP au Figaro, en passant par 20 Minutes, Le Parisien, Le Nouvel Obs, Libération, Le Point, Radio France, Metro, France 24, France TV Interactive, Les Echos, L'Equipe, RTL, Bayard Presse, M6 Web (Clubic), CBS Interactive, Prisma Presse, Skyrock, Next Radio TV (01, RMC, BFM) ou encore Allociné.
Mais parmi les membres de l'association, nous pouvons aussi remarquer la présence de SFR, Universal Mobile, Deezer, Starzik, Orange, Bouygues Télécom, l'UFC-Que Choisir, Paypal, PMU, Pokerstars, Betclic, Yahoo! France et... Google France.
Google, directement visé par le GESTE, fait donc partie de l'association.