C’est depuis l’ambassade d’Équateur à Londres, où il est refugié depuis maintenant plus de trois mois, que Julian Assange s’est exprimé hier soir devant l’Assemblée générale des Nations Unies, par écrans interposés. Durant ce discours d’à peine quinze minutes, le fondateur de Wikileaks a encore une fois voulu attirer l’attention sur les États-Unis, après avoir pointé du doigt le mois dernier la « chasse aux sorcières » menée à l’encontre de Wikileaks.
L’Australien est tout d’abord allé dans le sens de ses interlocuteurs, en remerciant les Nations Unies, qui l'ont aidé à « exercer [son] droit inaliénable à être protégé contre les actions arbitraires et excessives prises par les gouvernements » à l’encontre de sa personne et des soutiens de Wikileaks. Julian Assange a cité en ce sens deux articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les articles 19 et 14.1, qui lui ont permis de demander puis d’obtenir l’asile politique le 16 août dernier.
Le fondateur de Wikileaks est ensuite rapidement passé au cas du soldat Bradley Manning, toujours détenu par les États-Unis. Ce dernier a été « dégradé, maltraité, et torturé psychologiquement par son propre gouvernement, a déclaré Julian Assange. Il a été accusé d’un crime puni de la peine de mort. Toutes ces choses lui sont arrivées (...) afin de l’obliger à témoigner contre Wikileaks et moi ». L’Australien a rappelé que le soldat Manning était incarcéré depuis 856 jours sans avoir été jugé, alors que cette durée maximale est de 120 jours selon lui.
Appels en direction du candidat Obama
Julian Assange a enfin tenté d’interpeller Barack Obama, en pleine campagne pour un second mandat à la Maison Blanche. Il a notamment fait appel à « l’audace » du président américain, qui a selon lui été démontrée à plusieurs reprises. « Les États-Unis ne sont pas l’ennemi » a-t-il indiqué. Seulement, « son gouvernement n’est pas uniforme » selon le fondateur de Wikileaks, qui a demandé au président Obama de « faire le choix juste », notamment en faisant cesser les persécutions contre son organisation.
Assange et Wikileaks désormais considérés comme des ennemis d’État
Hasard du calendrier : le Sydney Morning Herald affirme depuis ce matin que Julian Assange et Wikileaks viennent d’être désignés par les autorités militaires américaines comme des ennemis des États-Unis, au même titre que des organisations terroristes comme Al-Quaida. Selon nos confrères australiens, cela signifie que tout militaire américain entrant en contact avec Wikileaks ou l’un de ses soutiens s’exposerait à une sanction punie de la peine de mort, pour « communication avec l’ennemi ».
Rappelons enfin qu’en dépit des tentatives pour trouver une issue diplomatique à la situation dans laquelle il se trouve, le fondateur de Wikileaks reste pour l’instant dans l'impasse la plus totale, cloitré au sein de l’ambassade équatorienne à Londres.