Le magazine 60 Millions de consommateurs vient de publier son étude des différents niveaux de débits des internautes français. Réalisée sur la base d'1,7 million de mesures, cette étude montre qu'une part très importante des Français (étudiés) disposent d'un débit de téléchargement inférieur à 5 Mb/s, et même à 2 et 1 Mb/s.
56 % sous les 5 Mb/s
Avec une moyenne de 5,6 Mb/s, les débits analysés par l'association sont loin d'être stratosphériques. Il faut dire que 24,6 % des lignes étudiées affichent des débits inférieurs à 2 Mb/s, et surtout 56,4 % des lignes ne dépassent pas les 5 Mb/s. L'autre lecture, plus positive, montre aussi que 43,6 % des internautes ont un débit supérieur à 5 Mb/s, dont 13,6 % au-delà de 10 Mb/s.
Ces données montrent néanmoins qu'une part non négligeable de Français sont encore loin de pouvoir exploiter à 100 % tous les services liés au réseau des réseaux. Le dégroupage, s'il s'étend un peu plus chaque jour sur le territoire, doit encore faire des progrès. La montée en débit est de plus indispensable si la France ne veut pas voir son retard se creuser sur certains pays scandinaves, d'Europe de l'Est ou asiatiques.
Avantage Free et Numericable
L'association a exploité ses 1,7 million de mesures et s'est penchée sur divers critères. Tout d'abord, celui des débits moyens en fonction des FAI. Et on remarque immédiatement que les 5,6 Mb/s de moyenne nationale sont tirés vers le haut part Numericable, qui affiche une moyenne de 11,527 Mb/s dans les très grandes métropoles, et 9,674 Mb/s dans les villes de plus de 10 000 habitants. Mais comme le note judicieusement 60 Millions, « le réseau de Numericable n’est accessible que pour un tiers des Français environ ».
On peut aussi remarquer que Free, grâce à son pourcentage d'abonnés dégroupés plus élevés que les autres FAI, affichent des débits légèrement supérieurs à la concurrence en moyenne, tout du moins celle spécialisée dans l'ADSL. Dans les très grandes métropoles, où le dégroupage est généralisé, l'écart entre Free/SFR et Orange est d'ailleurs relativement élevé, avec près de 600 kb/s de plus pour Free.
« Ce n’est pas une surprise : l'internaute des villes est mieux loti que celui des champs » note d'ailleurs 60 Millions de consommateurs. « Les habitants de Paris, Lyon, Marseille et autres grandes métropoles surfent en moyenne 15 % plus vite que ceux des villes moyennes, et 23 % que ceux des petites villes. »
21h, l'heure noire pour les internautes français
Plus intéressant encore, l'association s'est penchée sur la variation des débits selon l'heure. Et sans surprise, les soirées sont particulièrement difficiles pour de nombreux abonnés internet français. Si la nuit, c'est-à-dire entre minuit et 5h du matin, les débits moyens dépassent les 6 Mb/s (et même plus de 6,7 Mb/s en pleine nuit), l'inverse est toutefois visible dans la fameuse tranche horaire 18h-22h.
Le graphique réalisé par 60 Millions montre ainsi qu'une baisse sensible des débits moyens se fait ressentir à partir de 13/14h, avec une baisse constante entre 21h et 22h. Cette dernière heure affiche d'ailleurs un débit « 8 % plus faible que la moyenne journalière » et 18 % plus faible que le débit maximum atteint vers 2h du matin. C'est d'ailleurs en soirée que les accès aux sites de vidéos et de téléchargements sont les plus difficiles.
L'opérateur historique montre une grande stabilité
Orange, s'il dispose des moins bons débits moyens, a par contre pour avantage d'afficher le débit le plus stable durant la journée selon l'étude, avec un écart de seulement 9 % entre son débit moyen le plus faible et son débit moyen le plus élevé. A contrario, Free et surtout SFR affichent des écarts plus importants, de 14 et 20 % respectivement. Numericable affiche un écart plus important, mais ses débits plus élevés en moyenne font qu'il reste malgré tout au-dessus du lot.
Dimanche, on rame
Enfin, l'association démontre que le dimanche est le jour où les débits sont les plus faibles tous FAI confondus. Cela s'explique aisément, les étudiants tout comme les salariés utilisant en priorité cette journée pour surfer et télécharger. L'étude dévoile toutefois que la journée de lundi est elle aussi particulièrement lente. Cela pourrait s'expliquer par un rattrapage de certains salariés n'ayant pas pu se rendre sur Internet le week-end. Mais il ne s'agit que d'une théorie de notre part et non d'une conclusion avancée par 60 Millions de consommateurs.
Notez qu'aux dernières nouvelles, Orange compte encore 149 000 abonnés bas débit. Fleur Pellerin a pour sa part annoncé qu'elle comptait imposer un minimum de 3 à 5 Mbps pour tous d'ici cinq ans. De quoi remonter ces statistiques ?